57 provinces thaïlandaises sur 77 respirent un air dangereux pour la santé ce lundi.
Bangkok subit une pollution atmosphérique sévère depuis quelques jours, avec des niveaux élevés de particules fines PM2,5 qui devraient persister jusqu’au 9 février. Le 2 février, la concentration de PM2,5 a atteint 133 µg/m³, dépassant largement les seuils de sécurité (37 en Thaïlande, 25 en France). Cette situation est aggravée par une modification des conditions météorologiques, où l’air chaud empêche la dispersion des polluants, les maintenant près du sol.
Les sources de cette pollution sont connues : le brûlage des résidus agricoles, notamment au Cambodge et en Thaïlande, en plus, bien sûr, de l’addiction hystérique à l’automobile. Les régions centrales et nord-est sont particulièrement touchées, malgré un nombre moindre de feux agricoles dans certaines zones. L’écobuage dans le nord de la Thaïlande et en Birmanie touche surtout Chiang Mai.
Le département des ressources en eau propose des solutions à long terme, comme la protection des zones humides (rivières, marécages, canaux, étangs) qui piègent la poussière et réduisent la pollution. Ces mesures pourraient également contribuer à atténuer le réchauffement climatique.
Une récente enquête menée par le National Institute of Development Administration (NIDA) révèle que la majorité des habitants de Bangkok sont insatisfaits des « efforts » des agences gouvernementales pour lutter contre la pollution aux particules fines PM2,5. Selon le sondage, 76,5 % des répondants jugent les actions du gouvernement inefficaces. Seulement 3 % estiment que les mesures prises sont très efficaces, reflétant un mécontentement généralisé.
Parmi les initiatives gouvernementales, l’offre de transports publics gratuits pendant une semaine pour réduire la pollution a été perçue comme anecdotique et chère par 69 % des participants, tandis que seulement 7 % y ont vu un bénéfice significatif. Les mesures de la mairie, comme la fermeture des écoles et la promotion du télétravail, ont reçu des avis mitigés : 35 % les ont trouvées « utiles », mais 33 % les ont jugées « peu utiles » et 24,50 % « inefficaces ».
Concernant les responsabilités, 41 % des répondants estiment que le service de contrôle de la pollution devrait prendre les devants, tandis que 17,56 % expriment un manque de confiance envers toutes les agences gouvernementales pour résoudre le problème.
L’enquête, menée auprès de 1 310 personnes de divers horizons socio-économiques, met en lumière une demande pressante pour une action gouvernementale face à cette crise environnementale, qui a des implications majeures sur la santé et l’économie. Les résidents de Bangkok réclament des mesures concrètes et non de simples annonces vides de sens. À ce stade, aucun paysan n’a été inculpé ni même vraiment verbalisé pour avoir brûlé son champ et, partant, pour avoir empoisonné l’air respiré par ses contemporains.
On sait que des pyromanes ont mis le feu à des forêts récemment sans que cela ait donné lieu à des arrestations ou des condamnations.
