L’annonce, le 28 mars, du Premier ministre Srettha Thavisin concernant la légalisation des casinos au sein de complexes de divertissement marque un moment charnière pour la Thaïlande. Cette décision, visant à déplacer l’économie informelle vers le secteur formel, ne représente pas seulement une stratégie économique mais une étape cruciale dans la lutte contre le problème de longue date du pays que constitue le jeu illégal.
C’est la première fois que Strettha s’exprime clairement sur le sujet et il soutient le projet de légalisation en discussion depuis des années.
La Thaïlande, comme de nombreux pays, n’est pas étrangère à l’attrait du jeu. Cependant, l’existence de casinos illégaux est un fléau pour le pays depuis longtemps. Exploités par de puissants personnages de la pègre et souvent négligés (protégés ?) par une police corrompue, ces tripots ont non seulement perpétué une culture de l’illégalité, mais ont également privé l’État de précieuses recettes fiscales et contribué à toute une série de problèmes sociaux, notamment la dépendance au jeu.
La proposition du gouvernement de légaliser les casinos au sein de complexes de divertissement contrôlés et réglementés est une reconnaissance de la réalité et une tentative d’arracher le contrôle du jeu à la mafia. Le gouvernement vise à garantir la sécurité, la légalité et une fiscalité équitable. Il s’agit de transformer une économie souterraine en une industrie légitime susceptible de contribuer à la prospérité du pays.
Certains s’inquiètent à juste titre de l’augmentation potentielle de la dépendance au jeu. Cependant, comme l’a souligné le Premier ministre Srettha, les jeux d’argent sont déjà une réalité en Thaïlande. La différence est qu’actuellement, ils opèrent sans réglementation ni surveillance. Le gouvernement peut mettre en œuvre des mesures pour atténuer les risques, notamment en fixant des restrictions d’âge et en offrant un traitement aux personnes dépendantes.
Les complexes de divertissement proposés abriteraient non seulement des casinos mais également des centres d’exposition, des installations sportives, des hôtels et d’autres commerces. Ils offrent des emplois et stimulent les économies locales, dans les zones aux infrastructures nécessairement de qualité.
Le chemin vers la légalisation est complexe et semé d’embûches. Il convient de garantir un cadre réglementaire suffisamment solide pour prévenir la corruption.
Alors que le Parlement discute de la faisabilité de cette proposition ambitieuse, il est crucial que les préoccupations de toutes les parties prenantes soient prises en considération.
On notera que le patacaisse actuel au sommet de la police est lié au jeu.
