Les niveaux de particules fines inférieures à 2,5 microns (PM2,5) ont grimpé mercredi dans la plupart des districts de Bangkok, incitant l’Administration métropolitaine de Bangkok (BMA) à demander aux agences publiques et aux organisations privées d’autoriser leur personnel à travailler à domicile jeudi et vendredi. Ce qui signifie, un possible retour en présentiel lundi.
Dans un communiqué signé par le gouverneur de Bangkok, Chadchart Sittipunt, la BMA a encouragé 151 organisations publiques et privées comptant 60 279 employés à travailler à domicile pendant ces quelques jours. L’annonce concerne 1 % de la population de la ville.
Cependant, selon l’annonce, les écoles relevant de la BMA resteront ouvertes car elles ont préparé des zones de sécurité où les étudiants et le personnel peuvent éviter une exposition inutile aux PM2,5.
En fait, il n’y a aucune « zone de sécurité » dans les écoles mais ce sont les derniers jours de classe avant les examens finaux la semaine prochaine puis les grandes vacances. De facto, il est difficile de fermer les écoles actuellement et il y aura moins de déplacements en mars.
AirBKK, le centre d’information sur la qualité de l’air du BMA, a rapporté mercredi à 11 heures du matin que 20 districts avaient enregistré des niveaux de PM2,5 supérieurs à 75 microgrammes par mètre cube (µg/m³), ce qui est un niveau alarmant pour la santé. Le seuil de sécurité est de 37,5 µg/m³ (25 en France)
Ces districts sont Klong Sam Wa, Thawi Watthana, Thon Buri, Bangkok Noi, Bang Khen, Bang Bon, Bang Phlat, Bung Kum, Prawet, Lat Krabang, Nong Khaem, Nong Chok, Kannayao, Taling Chan, Bang Na, Pathumwan et Pomprap. Sattruphai, je brûle, Yannawa et Laksi.
Jeudi la situation avait empiré que ce soit en terme de districts touchés et de taux de PM2,5 (de 75 à 105 µg/m³)
Alors que la pollution par les PM2,5 continue de s’intensifier, il est conseillé aux habitants de la ville de se tenir informés des niveaux de pollution de l’air via la ligne d’alerte d’AirBKK ou par l’application IQAir.
Le Département de contrôle de la pollution (PCD) a prévu que la situation de pollution aux PM2,5 à Bangkok et dans les provinces environnantes s’intensifierait jusqu’à samedi, tandis que le Département météorologique a déclaré que la stagnation de l’air, un facteur aggravant, a commencé mercredi et se poursuivra.
Dans le même temps, pas moins de 3 241 départs de feu ont été détectés entre samedi et mardi derniers dans les régions du Centre et du Nord-Est et 14 939 au Cambodge voisin, a indiqué le PCD.
L’Agence des technologies spatiales (Gistda), a montré mercredi que 39 provinces thaïlandaises se trouvaient dans des zones rouges de pollution aux PM2,5.
Mercredi soir, Saint Valentin, la ville de Bangkok était complètement embouteillée ce qui n’a pas permis au taux de PM2,5 de baisser.
Le Premier ministre Srettha Thavisin a effectué une visite rapide au ministère des Ressources de l’Environnement jeudi après-midi au moment même où les poussières toxiques ont atteint des niveaux malsains dans 66 provinces.
Il a suggéré, pour Bangkok, une interdiction temporaire des activités de construction.
En outre, il a souligné qu’au moins 25 % des émissions de la capitale proviennent des pots d’échappement des véhicules. La police ne contrôle plus les pots d’échappement comme elle pouvait le faire au 20e siècle.
Il suggère de limiter le nombre de véhicules diesel dans le centre-ville et de promouvoir les véhicules électriques (VE).
Pour faire face à l’écobuage autour de la capitale, il souhaite le respect des mesures existantes.
Cette photo publiée jeudi par le site de la police montre bien la réalité. Les Bangkokiens ne vivent pas dans un brouillard à couper au couteau mais l’air est clairement sale.
