
Le Parti du peuple, principal parti d’opposition, a vivement condamné certains leaders de la manifestation qui s’est tenue hier au Monument de la Victoire. Il les accuse d’avoir publiquement appelé à un coup d’État contre le gouvernement de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, et appelle la population à se détourner du mouvement Ruam Palang Paendin, à l’origine du rassemblement.
Dans un communiqué, le parti a rappelé que réclamer la démission de la cheffe du gouvernement ou le retrait des partis de la coalition relève d’un processus démocratique légitime. Il fustige néanmoins les discours pro-putsch, jugés contraires à la Constitution et susceptibles d’aggraver la crise politique, d’affaiblir le système judiciaire et de servir des intérêts privés.
Le parti réaffirme sa position en faveur d’une dissolution de la Chambre, afin de convoquer de nouvelles élections générales.
Selon un sondage de l’Institut NIDA, Natthaphong Ruengpanyawut, chef du Parti du peuple, se positionne comme le favori pour le poste de Premier ministre, avec 31,48 % des intentions de vote. Un chiffre qui devance largement ceux de ses rivaux : Prayut Chan-o-cha (12,72 %), Anutin Charnvirakul (9,64 %) et la Première ministre sortante, Paetongtarn, créditée de 9,20 %. Fait révélateur, 19,88 % des sondés souhaitent un candidat encore inexistant.
En termes de partis, le Parti du peuple domine (46,08 %), loin devant United Thai Nation, proche de l’armée (13,24 %), Pheu Thai (11,52 %) et Bhumjaithai (9,76 %). Les chiffres suggèrent que les appels au coup d’État, portés notamment par certains ultranationalistes, ne suscitent pas d’adhésion populaire.
Dans une tribune virulente, le journaliste Pravit Rojanaphruk s’en est pris à certains partisans du Pheu Thai, qu’il accuse de minimiser la mobilisation contre lui et de fuir les réalités. Il fustige la passivité des opposants lors des précédents coups d’État et exhorte les figures publiques à affirmer leur engagement pour la démocratie en cas de nouvelle tentative militaire.
L’extrême droite poursuit une stratégie de pression, même largement minoritaire, par la rue pour user l’opinion. De son côté, la Première ministre Paetongtarn Shinawatra s’attelle de son côté à finaliser un remaniement ministériel censé relancer son action gouvernementale.