Passer au contenu
Logo THAIVISA

Thaivisa en français

Toute l'actualité de la Thaïlande en français

Menu principal
  • Politique
  • Economie
  • National
    • Accidents
    • Crimes
  • Régions
    • Bangkok
    • Centre
    • Isan
    • Nord
    • Pattaya
    • Phuket
    • Samui
    • Sud
  • International
    • Asie
    • Monde
    • Pays francophones
  • Au quotidien
    • Communauté
    • Environnement
    • Santé
    • Tourisme
    • Vie pratique
Joyeux Noël
  • Asie

Thaïlande-Cambodge : un cessez-le-feu fragile, entre libération de prisonniers et annexion contestée

thaivisa 28 Déc 2025
G9KI0oPbEAAafrC

Bangkok – La Thaïlande et le Cambodge ont signé le 27 décembre un cessez-le-feu censé mettre fin à des semaines d’affrontements meurtriers le long de leur frontière disputée. L’accord, effectif depuis midi et qui tient encore dimanche à 8h, prévoit notamment la libération de 18 soldats cambodgiens détenus depuis juillet. Mais derrière cette concession se cache une réalité plus inquiétante : Bangkok entend conserver les territoires récemment conquis, au risque de transformer la trêve en simple répit avant de nouvelles tensions.

Une trêve sous conditions

Le texte signé engage les deux pays à cesser toute hostilité samedi à 12h, à geler leurs positions militaires et à interdire l’usage de l’espace aérien. Les civils déplacés – plus de 500 000 selon les estimations – doivent pouvoir regagner leurs foyers en sécurité.

Mais une clause attire particulièrement l’attention : la libération des prisonniers cambodgiens n’interviendra qu’après 72 heures de cessez-le-feu respecté. Autrement dit, la Thaïlande conditionne ce geste humanitaire à la reconnaissance implicite de ses gains territoriaux. Phnom Penh, de son côté, refuse de considérer ces annexions comme un fait accompli, rappelant que la délimitation des frontières devait être réglée par les accords bilatéraux MOU43 et MOU2000. Des accords que la Thaïlande pourrait remettre en question.

Bangkok revendique sa souveraineté

Le Premier ministre Anutin Charnvirakul a tenu à rassurer l’opinion publique. Selon lui, l’armée a « rétabli l’intégrité territoriale dans toutes les zones » et aucun pouce du territoire thaïlandais n’a été perdu. « Pas un centimètre carré ne sera cédé », a-t-il martelé, affirmant que les affrontements du 26 décembre relevaient de la défense légitime de la souveraineté nationale. Les termes outraciers « intégrité nationale », « un pouce de territoire thaïlandais » et « défense légitime », sont des concessions faites aux ultranationalistes et aux va-t’en-guerre. Ils ne sont pas de bon augure.

Anutin insiste : la Thaïlande respecte les accords internationaux et n’a aucune intention d’envahir ses voisins. Pourtant, les faits montrent que des zones contestées – voire clairement cambodgiennes – sont désormais sous contrôle thaïlandais. Le gouvernement semble vouloir transformer cette victoire militaire en levier diplomatique, quitte à fragiliser la trêve.

Soutien international… mais scepticisme latent

La communauté internationale a salué l’accord. Chine, Japon, Australie, Allemagne et Union européenne ont publié des communiqués encourageant les deux pays à respecter leurs engagements. Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, qui s’apprête à céder la présidence de l’ASEAN aux Philippines, a souligné le rôle crucial de l’ASEAN Observer Team (AOT) dans le contrôle du cessez-le-feu.

Mais sur le terrain, l’AOT apparaît mal équipée pour garantir la mise en œuvre des mesures, notamment en matière de déminage. Sans mécanismes transparents pour contrôler l’usage des mines antipersonnel, la Thaïlande pourrait invoquer à nouveau son droit à la légitime défense. Les ONG s’inquiètent aussi de l’absence de procédures claires pour enquêter sur les violations des droits humains et les crimes de guerre commis par les deux camps.

Une « ivresse guerrière » dénoncée

Dans une analyse remarquée intitulée Is Thailand War-Drunk?, le journaliste thaïlandais Pravit Rojanaphruk accuse son pays d’être « ivre de guerre ». Il cite notamment la destruction d’une gigantesque statue hindoue dans une zone contestée, acte qui a provoqué une vive réaction de l’Inde. New Delhi a dénoncé un « manque de respect » envers les croyants et exhorté les deux pays à reprendre le dialogue.

Pravit estime que cette décision militaire était inutile et aurait pu être évitée. Il critique les médias thaïlandais, qui ont célébré l’événement sans se soucier de l’image internationale du pays. Selon lui, cette dérive nationaliste pourrait avoir des conséquences économiques, en particulier sur le tourisme indien, en forte croissance (plus de 2,3 millions de visiteurs attendus en 2025).

Les partis politiques, à la veille d’importantes élections, se lancent dans une surenchère de nationalisme primaire fort inquiétante. Comme le rappelait le président français François Miterrand, « le nationalisme, c’est la guerre ».

Une paix incertaine

Sur les réseaux sociaux, le contraste est frappant : des milliers de Cambodgiens manifestent chaque semaine pour la paix, tandis qu’en Thaïlande, les rassemblements sont marginaux et certains journalistes appellent ouvertement à la guerre.

La libération des prisonniers cambodgiens pourrait offrir un geste symbolique, mais elle reste conditionnée à une trêve fragile. Si une mine explose ou si une patrouille franchit la ligne, l’accord pourrait voler en éclats.

En réalité, la Thaïlande semble vouloir échanger la libération de soldats contre la consolidation de ses gains territoriaux. Une stratégie risquée, car Phnom Penh ne peut accepter une annexion déguisée. Sans garanties solides, la paix pourrait n’être qu’une parenthèse avant la poursuite de « la guerre la plus bête du monde ».

Post navigation

Previous: Bilan 2025, une année politiquement inutile en Thaïlande
Next: Nouvelles de la région

Articles suggérés

G9NhoQCbkAAx0YP
  • Asie

Nouvelles de la région

thaivisa 28 Déc 2025 0
564640742_793960800179606_2707250095022019381_n
  • Asie
  • Vie pratique

Le cinquième pont de l’amitié lao thaïe est inauguré à Bueng Kan

thaivisa 26 Déc 2025 0
C5EpXHzt
  • Asie

Pendant les difficiles négociations, la guerre continue MàJ

thaivisa 26 Déc 2025 0
  • Accidents
  • Asie
  • Au quotidien
  • Bangkok
  • Centre
  • Communauté
  • Crimes
  • Economie
  • Environnement
  • International
  • Isan
  • Monde
  • National
  • Nord
  • Nouvelles de Thaïlande
  • Pattaya
  • Pays francophones
  • Phuket
  • Politique
  • Samui
  • Santé
  • Sud
  • Tourisme
  • Vie pratique
ThaiVisaFrancais
@ThaiVisaFra

NEWSLETTER

Pour vous inscrire à la newsletter, envoyez "Newsletter" par mail à thaivisa@thaivisa.fr

  • Facebook
  • X
Copyright © Tous droits réservés | MoreNews par AF themes.