Surin, typiquement une destination secondaire, où le festival des éléphants se déroule ce week-end.
Longtemps considérée comme l’une des destinations les plus prisées au monde, la Thaïlande traverse une période de doute. Les leaders du secteur touristique alertent : si rien n’est fait rapidement, le pays pourrait perdre son statut de « destination exceptionnelle » pour devenir un choix parmi d’autres dans les catalogues de voyages.
Mardi, une délégation regroupant cinq grandes associations — Conseil du tourisme de Thaïlande (TCT), Association des agents de voyages (ATTA), Thai Travel Agents Association (TTAA), Association des hôtels (THA) et Association des compagnies aériennes (AAT) — a rencontré le Premier ministre Anutin Charnvirakul. Leur message est clair : face au ralentissement régional et à une baisse attendue de 7 % des arrivées étrangères en 2025, des mesures urgentes doivent être prises.
Parmi les propositions immédiates figurent une campagne mondiale sur la sécurité pour regagner la confiance des voyageurs, des incitations tarifaires sur les billets d’avion, des mesures fiscales pour stimuler le tourisme et une communication proactive afin de contrer les effets négatifs des réseaux sociaux. À plus long terme, les professionnels demandent une réforme des lois, une amélioration des infrastructures, surtout dans les villes secondaires, et la création de nouveaux produits touristiques de classe mondiale.
Anutin a assuré que le tourisme restait une priorité nationale. Il a rappelé que sa récente visite en Chine avait ouvert la voie à un dialogue bilatéral renforcé, avec la possibilité d’un protocole d’accord touristique lors d’une prochaine rencontre avec le Premier ministre chinois. La Thaïlande mise aussi sur l’élan créé par la visite officielle du Roi et de la Reine en Chine, qui a suscité un accueil enthousiaste et dopé la confiance des voyageurs chinois. Les autorités prévoient que les arrivées quotidiennes en provenance de Chine pourraient doubler, passant de 10 000 à plus de 20 000.
Malgré ces signaux positifs, la concurrence régionale est féroce. Le Vietnam, la Malaisie ou encore le Japon rivalisent d’offres attractives. Les experts estiment que la Thaïlande doit capitaliser sur ses atouts uniques — notamment sa gastronomie, récemment sacrée meilleure au monde par Condé Nast Traveler — pour maintenir son rang.
Le défi est donc double : préserver l’image d’un pays accueillant et sûr, tout en renouvelant son offre pour éviter de devenir une destination « comme les autres ». Le gouvernement promet des mesures rapides, mais le temps presse pour que la Thaïlande conserve son aura de destination incontournable.



