
Les mines trouvées le 16 juillet
Un accord historique a été conclu mercredi entre la Thaïlande et le Cambodge pour déminer les zones frontalières à haut risque et rouvrir progressivement les principaux postes de contrôle commerciaux, après plusieurs semaines de tensions liées à des différends territoriaux.
Réunis à Trat lors d’une session spéciale du Comité général de la frontière (GBC), les ministres de la Défense des deux pays ont validé cinq mesures clés pour apaiser les tensions et relancer les échanges transfrontaliers.
La priorité absolue est donnée au retrait des armes lourdes et au lancement d’opérations conjointes de déminage. Les équipes binationales commenceront à identifier les zones à sécuriser dans les prochaines semaines, avec des opérations pilotes prévues d’ici un mois. Cette initiative fait suite à l’explosion de mines ayant blessé trois soldats thaïlandais le 16 juillet.
Les deux pays ont également convenu de s’attaquer aux réseaux de fraude en ligne. La Thaïlande a transmis les coordonnées de plus de 60 centres d’escroquerie opérant sur le sol cambodgien. Une réunion entre les chefs de police est prévue le 16 septembre à Sa Kaeo pour organiser des raids conjoints.
Les autorités thaïlandaises ont présenté une approche en trois zones selon le niveau de menace. Les provinces du nord-est (Ubon Ratchathani, Sisaket, Surin, Buriram) resteront sous surveillance renforcée, tandis que Chanthaburi et Trat bénéficieront d’un assouplissement des restrictions pour permettre la reprise partielle du commerce.
Le village disputé de Baan Nong Chan, dans la province de Sa Kaeo, servira de projet pilote pour résoudre les différends territoriaux par voie diplomatique.
Le général Natthapol Nakpanit, chef de la délégation thaïlandaise, a souligné que des pays tiers ont exhorté les deux parties à rouvrir les routes commerciales, en raison des perturbations économiques. Il a notamment évoqué les usines financées par la Thaïlande au Cambodge, employant plus de 30 000 personnes, qui peinent à recevoir équipements et fournitures.
« La Thaïlande et le Cambodge ne peuvent se fuir », a-t-il déclaré. « Nous devons résoudre nos différends pacifiquement pour rétablir la paix dans la région frontalière. »
Un nouveau cycle de discussions est prévu en Thaïlande dans les 30 jours pour évaluer les avancées.
Malheureusement, le 9 septembre, au lendemain de ces accords suscitant l’optimisme, des soldats thaïlandais ont découvert quatre mines antipersonnel de type MD82B dans le canal de Tik Boe, à proximité du temple Ta Khwai, à seulement trois mètres d’un clôture tactique. Cette zone est régulièrement utilisée par des patrouilles cambodgiennes. L’incident constitue une violation des articles 1 et 4 de l’accord de cessez-le-feu signé le 7 août à Kuala Lumpur. Les deux armées restent donc en position.