L’ancien premier ministre de Thaïlande, Thaksin Shinawatra, en exil pour échapper à une condamnation pour corruption, a assuré ce mardi qu’il rentrerait au royaume en juillet, à quelques jours d’élections législatives cruciales.
«J’ai décidé de rentrer à la maison pour élever mes grands-enfants, en juillet, avant mon anniversaire», le 26 juillet, a écrit le charismatique milliardaire âgé de 73 ans sur son compte Twitter. «J’ai vécu loin de ma famille pendant presque 17 ans. Je suis un vieil homme», a encore affirmé l’ancien dirigeant, au pouvoir durant cinq ans jusqu’à un coup d’État en 2006.
Sa fille Paetongtarn (36 ans), qui a donné naissance le 1er mai à un garçon, son septième petit-enfant, apparaît comme la favorite pour le scrutin de dimanche. Son éventuelle accession au pouvoir nourrit les rumeurs autour d’un retour de Thaksin Shinawatra, qui vit à l’étranger depuis 2008 pour échapper à la justice thaïlandaise.
Condamné par contumace à deux ans de prison pour corruption, dans un procès qu’il juge politique, il fait face à de nombreuses accusations datant de ses années comme chef du gouvernement.
Haï des élites traditionnelles de Bangkok, mais adoré des milieux populaires du Nord et du Nord-Est qui ont bénéficié de ses politiques sociales, l’ancien policier qui a fait fortune dans les télécoms demeure une figure clivante. «J’accepterai la procédure légale et le jour de mon retour, le pays sera toujours dirigé par le gouvernement provisoire du général Prayut», a-t-il assuré.
Le premier ministre sortant Prayut Chan-O-Cha, qui candidate à sa réélection, dirige le pays depuis un coup d’État en 2014 contre la sœur de M. Shinawatra, Yingluck Shinawatra. Il reste à la tête du gouvernement jusqu’à ce que le nouveau Premier ministre soit désigné par l’Assemblée nationale et le Sénat, certainement en août.
Le vice premier ministre et constitutionnaliste Wissanu a immédiatement annoncé que Thaksin n’aurait pas le droit de purger sa peine aménagée à la maison et devrait être incarcéré en prison.
Par ailleurs, il n’est pas certain que les discours de Thaksin servent la campagne de son parti.
A l’autre bout de l’échiquier, La mairie de Bangkok a demandé au United Thai Nation Party (UTN et parti de Prayut) de cesser de faire sa propagande au laser sur le pilier géant soutenant le pont Rama 8, a déclaré mardi le gouverneur de Bangkok, Chadchart Sittipunt.
M. Chadchart a déclaré que Tipanan Sirichana, porte parole du gouvernement, un candidat de la liste UTN, avait envoyé une lettre à la ville le 7 mai demandant l’autorisation de faire campagne près du parc Rama 8 du 8 au 12 mai. Un document joint à la lettre donnait des détails sur un éclairage laser sur un pilier du pont Rama 8.
Il a admis que la ville avait commis une erreur en n’examinant pas les détails du document joint et en autorisant l’affichage laser.
En fait, l’Autorité métropolitaine de Bangkok (BMA) n’autorise pas l’utilisation de bâtiments ou de structures relevant de sa juridiction pour des campagnes politiques, y compris l’affichage de slogan au laser sur le pont Rama 8, a déclaré M. Chadchart.
M. Chadchart a déclaré que lorsque la BMA a reçu une lettre du président de la Commission électorale (CE), Itthiporn Boonprakong, lui demandant d’enquêter, elle a immédiatement envoyé une lettre à l’UTN lui demandant de cesser.
La question de savoir si l’utilisation de lasers pour faire campagne sur le pont enfreint la loi électorale doit être tranchée par la CE, a déclaré M. Chadchart.
