
La Cour suprême enquête sur la manière illégale dont Thaksin a servi sa peine de prison, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les agences correctionnelles. Bien que sa condamnation ait été réduite à un an et qu’il ait obtenu une libération conditionnelle, des soupçons persistent quant à un traitement préférentiel lors de son séjour prolongé à l’hôpital de la police.
Si l’enquête conclut que sa détention n’a pas suivi les procédures légales, il pourrait être renvoyé en prison. Face à cette incertitude, deux options se dessinent : un nouveau départ en exil ou l’acceptation de sa peine, ce qui pourrait renforcer l’image du Pheu Thai avant les prochaines élections. Mais Thaksin semblerait quand même préférer l’exil.
Par ailleurs, les tensions entre le parti au pouvoir, Pheu Thai, et son partenaire de coalition, Bhumjaithai, menacent la stabilité du gouvernement. La situation s’est aggravée avec des accusations de fraude électorale sénatoriale impliquant Bhumjaithai, dont la dissolution est maintenant évoquée, ainsi que des désaccords sur le projet de loi budgétaire de 2026, que Bhumjaithai pourrait ne pas soutenir.
Bien que les dirigeants des deux partis minimisent les conflits, des luttes de pouvoir sont évidentes, notamment autour du ministère de l’Intérieur, convoité par Pheu Thai. Si Bhumjaithai était évincé, Pheu Thai devrait s’appuyer sur des partis plus petits, ce qui fragiliserait la coalition.
Justement, le parti Klatham gagne en influence après sa victoire dans une élection partielle. Alors que certains membres de l’opposition envisagent de rejoindre Klatham (en échange de généreux chèques selon des observateurs malveillants), le parti pourrait renforcer son rôle politique, mais reste en deçà des seuils nécessaires pour remplacer Bhumjaithai au sein du gouvernement.
Le Klatham est un parti attrape tout aux mains de Thammanat Prompao, cet homme politique thaïlandais -aux fidélités changeantes et aux trahisons répétées- qui a passé des années en prison en Australie pour trafic de drogue. La « justice » thaïlandaise n’a jamais disqualifié Thammanat, arguant qu’il avait été condamné par une instance étrangère.
Si les tensions persistent, elles pourraient affecter des projets législatifs majeurs, notamment celui sur les casinos et le processus de nomination des membres des « organismes indépendants ».
En résumé, entre Thaksin qui devra peut-être s’exiler à nouveau et le Bumjaithai accusé de fraude justifiant sa dissolution, c’est tout le paysage politique qui se trouve fragilisé et au bord de la crise de nerfs.
La condamnation de Yingluck, sœur de Thaksin, à une amende de 10 milliards bahts prouve que ce dernier, bien qu’influent, ne contrôle pas totalement le pays. Cette décision a alimenté des rumeurs sur la fameuse possible fuite de Thaksin, qu’a démentie son assistant. Mais… en ce lundi, personne ne sait où se trouve Thaksin. Il devrait donner une conférence plus tard cette semaine.