L’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, condamné, séjourne effectivement à l’hôpital général de la police et est éligible à une libération conditionnelle, ont annoncé mercredi les autorités judiciaires.
Somboon Muangklum, conseiller du ministre de la Justice, a déclaré lors d’une conférence de presse au ministère de la Justice que de nombreuses personnes ou organisations (des parlementaires par exemple) tentaient de vérifier si Thaksin était réellement malade et se trouvait dans une chambre de l’hôpital.
Il a déclaré qu’un représentant du médiateur s’était déjà rendu à l’hôpital général de la police et avait rencontré Thaksin au 14ème étage du bâtiment Maha Bhumibol Rachanusorn 88 Phansa, qui se trouve dans l’enceinte de l’hôpital.
Il n’a pas dit qui était le médiateur. Un médiateur qui, s’il existe, n’a pas confirmé.
M. Somboon a déclaré qu’il pensait également que Thaksin se trouvait bien à l’hôpital et ne vivait pas « en ville », comme certaines personnes le prétendent. Il n’a donné aucune preuve de ce qu’il avance.
Sitthi Sutivong, du Département des services correctionnels, était également présent à la conférence de presse. Il a déclaré aux journalistes que Thaksin était éligible à la libération conditionnelle parce qu’il était vieux et malade.
Cependant, la réglementation en vigueur exige que le directeur de la prison demande la libération conditionnelle des détenus, qui n’ont pas le droit de le faire eux-mêmes, a expliqué M. Sitthi. Normalement, cela se fait chaque mois.
M. Sitthi a déclaré que le gouverneur de la prison de Bangkok, où Thaksin a été admis le 22 août de l’année dernière, n’avait pas encore demandé la libération conditionnelle de Thaksin. Il peut évidemment le faire bientôt.
Thaksin, 74 ans, est rentré au pays le 22 août après 15 ans d’auto-exil et est entré dans le système judiciaire. Il avait été reconnu coupable puis condamné par contumace pour corruption et abus de pouvoir alors qu’il était en fonction avant le coup d’État militaire qui l’a renversé en 2006.
Ces condamnations doivent être remises dans le contexte de l’époque où le régime, dont la justice fait partie, poursuivait une vendetta contre Thaksin.
À son arrivée le 22 août 2023, Thaksin a été arrêté et traduit devant la Cour suprême, et a été condamné le même jour à huit ans de prison, réduits plus tard à un an par grâce royale.
La même nuit, l’ancien Premier ministre a été emmené depuis l’hôpital de la maison d’arrêt de Bangkok, un endroit très inconfortable, où il avait été incarcéré, à l’hôpital général de la police pour « raisons de santé ». Il aurait subi une intervention chirurgicale et séjournerait dans le département VIP depuis.
Les observateurs avaient, depuis longtemps, prévu la libération de Thaksin en février. Cela pourrait donc bien se produire.
Par ailleurs, Le Département des services correctionnels a demandé aux citoyens et à la presse de ne pas qualifier l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra de détenu, afin de faciliter son futur retour dans la société – même s’il purge une peine de prison alors qu’il est à l’hôpital.
La demande a été faite dans un communiqué publié mardi.
Le communiqué indique que le département ne considère les délinquants comme des détenus que lorsqu’ils sont réellement en prison. Cette pratique est conforme à la Loi sur les services correctionnels et dans le but de respecter les droits de l’homme.
A l’hôpital, il faut donc dire M X et non le détenu X. Les qualifier de détenus pourrait les stigmatiser à vie, car le mot restera longtemps dans les mémoires de médias sociaux.
