
Le 16 janvier, un comité ad hoc du Conseil médical de Thaïlande a commencé à enquêter sur des allégations de fraude impliquant Thaksin Shinawatra, ancien détenu privilégié et père de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra. Thaksin aurait séjourné dans un hôpital au lieu d’une prison pendant six mois, bénéficiant de privilèges inaccessibles aux condamnés ordinaires.
Amorn Leelarasamee, chef du comité, a déclaré que l’enquête ne serait pas terminée avant mars. Le comité examine les informations fournies par l’hôpital de la police concernant la maladie grave de Thaksin. Il est allégué que Thaksin a simulé des maladies pour éviter la prison après son retour d’exil.
L’ancien sénateur Kaewsan Atibodhi a déclaré que Thaksin pourrait être renvoyé en prison sur ordre des juges de la Cour suprême, indépendamment des enquêtes en cours. Ceux qui auraient abusé de leurs pouvoirs pour empêcher l’emprisonnement de Thaksin pourraient également être condamnés.
L’ancien député démocrate Charnchai Issarasenarak a également demandé à la Cour suprême de renvoyer Thaksin Shinawatra en prison et d’enquêter sur les irrégularités présumées dans sa libération facilitée par le Département pénitentiaire. Charnchai soutient que le Département correctionnel et certains dirigeants ont permis à Thaksin d’éviter la prison pour des raisons de santé présumées. Les juges de la Cour suprême doivent maintenant décider de rétablir ou non la peine de prison de Thaksin.
Les observateurs surveillent attentivement la réponse de la Cour suprême et les implications pour Thaksin et la vie politique du pays, car tout le monde convient que c’est Thaksin qui dirige la Thaïlande ou, pour le moins, que le royaume est gouverné par un tandem père et fille.
Le système de double Premier ministre en Thaïlande, Thaksin Shinawatra et sa fille Paetongtarn est une stratégie orchestrée où Thaksin reste le cerveau en coulisses et Paetongtarn assume le rôle officiel de Premier ministre. Ce modèle permet à Thaksin de concevoir les projets et à Paetongtarn de les exécuter.
Paetongtarn ne rivalise pas avec son père, mais adhère à sa vision, maintenant un front politique uni. Elle modère les tendances conflictuelles de Thaksin, garantissant la stabilité au sein de la coalition. Thaksin critique publiquement les partis de la coalition, mais Paetongtarn calme la situation, assurant l’harmonie.
Le modèle de double Premier ministre met en valeur leurs atouts respectifs : Thaksin s’occupe des aspects combatifs des campagnes, par exemple, tandis que Paetongtarn maintient la structure juridique et politique. Cette division du travail leur permet de s’attaquer efficacement aux adversaires.
Cependant, cet arrangement comporte des risques. Les interventions de Thaksin, souvent brillantes, car il propose des solutions claires et innovantes, sont entachées de dérapages, parfois racistes. Enfin, les ennemis de Thaksin sont si nombreux et si virulents qu’ils pourraient atteindre Paetongtarn par ricochet.
Il y a peu de chances que le souhait des ultraconservateurs de voir Thaksin derrière les barreaux soit exaucé.