
Le 1er septembre, les agents du parc national de Khao Sam Roi Yot, dans la province de Prachuap Khiri Khan, ont intercepté 202,5 kilogrammes de pierres sacrées connues sous le nom de Hin Phra That, destinées à la vente sur le marché des amulettes. Ces pierres, très prisées pour leurs supposées vertus spirituelles, attirent des collectionneurs bien au-delà des frontières thaïlandaises, notamment à Taïwan.
L’opération a été menée par les unités de patrouille 1 et 3 du parc, en collaboration avec le Centre d’étude de la nature de Bueng Bua et l’équipe d’intervention de Phetchaburi. Les agents ont fouillé la zone de Hu Bo Ta Tab, dans le sous-district de Rai Mai, où ils ont découvert un bateau en fibre de verre contenant cinq sacs à dos modifiés, remplis de fragments de pierre.
Les contrevenants ont réussi à fuir avant l’arrivée des forces de l’ordre. Les pierres saisies ont été enregistrées au poste de commandement du parc, puis transférées à la police de Sam Roi Yot pour accélérer l’enquête et les poursuites judiciaires.
Les Hin Phra That sont des roches calcaires aux textures sphériques ou fibreuses, considérées comme porteuses de protection, de chance et d’invulnérabilité.
Certaines pierres sont laissées dans leur état naturel, surtout lorsqu’elles présentent des textures fibreuses ou des grains sphériques jugés spirituellement puissants. Elles sont souvent encapsulées dans des cadres en métal ou en résine, puis portées comme amulettes. Cette approche valorise l’authenticité énergétique de la pierre, considérée comme intacte et plus « pure ».
D’autres pierres Hin Phra That sont taillées ou gravées, notamment pour être intégrées à des amulettes complexes comme les Phra Somdej ou les Phra Pidta. Des artisans spécialisés sculptent parfois des symboles bouddhiques, des figures de moines ou de divinités, tout en respectant les croyances liées à la pierre. La sculpture est souvent accompagnée d’un rituel de consécration par des moines, renforçant la valeur spirituelle de l’objet.
Leur extraction illégale constitue une menace directe pour l’écosystème montagneux du parc. En effet, leur retrait fragilise les sols et perturbe l’habitat naturel de nombreuses espèces végétales et animales.
Ces actes enfreignent la loi sur les parcs nationaux de 2019, qui prévoit des sanctions sévères, allant jusqu’à l’emprisonnement et des amendes conséquentes. Les autorités locales ont rappelé que la préservation de ces ressources naturelles est essentielle, tant pour l’environnement que pour le patrimoine culturel lié aux croyances locales.
L’enquête se poursuit pour identifier les responsables de cette tentative de trafic, alors que les pierres sacrées continuent de susciter convoitise et spéculation sur le marché des objets spirituels.