La Fondation Pavena Hongsakul pour les enfants et les femmes cherche à sauver 140 femmes thaïlandaises parties se prostituer dans l’État Shan du Myanmar. Certaines des victimes seraient forcées de se droguer.
Des Thaïlandaises employées dans l’État Shan ont exhorté la fondation et les autorités thaïlandaises compétentes à intervenir et à secourir ces femmes. Certaines ont exprimé leur consternation, déclarant que le revenu et la description de poste qui leur étaient promis différaient radicalement de la réalité sur place. D’autres affirment avoir été contraintes de se prostituer et de se droguer, donc contre leur gré.
Ruj Thammamongkhon, le directeur des affaires consulaires, s’est adressé aux médias, révélant qu’un nombre (impressionnant) de 140 femmes Thaïlandaises ont un besoin urgent d’assistance et doivent être secourues.
Dans l’immédiat, la Thaïlande envisage de collaborer avec les autorités birmanes pour faciliter le rapatriement de ces femmes. Pour une solution à long terme, les autorités des deux pays se réuniront pour discuter des mesures préventives afin de lutter contre ce problème alarmant. En outre, les autorités thaïlandaises se sont engagées à diffuser des informations complètes et des mises en garde sur le travail à l’étranger, dans le but d’atténuer les risques encourus.
Récemment, Wanchai, un Thaïlandais de 44 ans, a interpelé la presse pour sauver sa femme, qui a été victime des griffes de proxénètes, le 4 mai. Wanchai a révélé que sa femme travaillait initialement comme artiste lors de soirées en Thaïlande. Cependant, elle a été incitée par une amie à travailler dans un restaurant chinois au Myanmar.
Selon Wanchai, l’amie de sa femme a brossé un tableau séduisant, lui promettant des revenus nettement plus élevés qu’en Thaïlande. Curieuse, elle accepta la proposition et entreprit le voyage avec trois autres amies. Étonnamment, l’employeur chinois leur a même envoyé une somme faramineuse pour couvrir les frais de transport. On le devine, à l’arrivée, leurs attentes ont été déçues. L’employeur chinois a confisqué leurs passeports et les a contraintes à vendre leur corps devenu objet sexuel, tout en exigeant le remboursement des frais de transport.
L’employeur les a froidement informés qu’elles devaient travailler pendant au moins six mois pour régler la dette. Si elles souhaitaient rentrer chez elles, elles seraient tenus de payer des frais (en fait, une rançon) de 190 000 bahts.
Dans une affaire distincte, une femme thaïlandaise a porté plainte auprès des autorités thaïlandaises, racontant son expérience de prostitution forcée au Myanmar pendant plus de huit mois. Elle servait neuf clients par jour, et son employeur a même tenté de la vendre à un autre bordel.
Outre la prostitution, ces mafias enlèvent littéralement des étrangers en Thaïlande pour les obliger à travailler dans des centres d’appels en Birmanie. Un jeune Bangladais de Pattaya s’est récemment rendu à la frontière birmane pour une proposition de travail. Il a été enlevé puis finalement relâché. Une jeune Chinoise a disparu en Thaïlande et sa famille la recherche à la frontière, on y reviendra car ce cas est emblématique.
Il est moins dangereux pour les gangs de s’en prendre à des étrangers qu’à des Thaïlandais. Concernant ces 140 Thaïlandaises, il conviendra d’étudier chaque cas pour savoir comment et pourquoi elles se sont engagées à travailler en Birmanie dans une zone plus contrôlée par des gangs chinois que par la junte, elle-même mafieuse.
Pavena