
L'un des moines qui a quitté l'habit
Le Conseil suprême de la Sangha, autorité dirigeante de la communauté bouddhiste thaïlandaise, a annoncé sa pleine coopération avec les autorités policières dans le cadre d’une enquête sur un vaste scandale sexuel impliquant plus de vingt moines influents. Cette annonce fait suite à une réunion tenue au temple Traimit Withayaram entre le général Charoonkiat Pankaew, du Bureau central d’enquête (CIB), Phumisarn Kasemsuk, de la Commission nationale anti-corruption, et Somdej Phra Putthachan, du Conseil suprême de la Sangha.
Le Conseil de la Sangha prendra des mesures contre les moines refusant de coopérer. L’affaire tourne autour de leurs liens supposés avec une femme identifiée uniquement sous le pseudonyme « Golf ». Sept moines ont déjà quitté volontairement leur monastère. Quatre autres moines sont dans le collimateur de la police pour avoir transféré de l’argent à « Golf » et échangé avec elle via l’application Line. Ils continuent cependant à résider dans leurs monastères. Le moine en chef de Phichit, l’abbé de Chuchitthammaram à Ayutthaya, un abbé adjoint à Bangkok, et le moine en chef de Phitsanuloke ainsi que d’autres à Saraburi et Chachoengsao sont concernés.
Ces transferts d’argent et discussions en ligne suggèrent des relations personnelles ou financières non conformes à la discipline monastique. Certains moines incriminés ont nié toute intimité avec cette femme, affirmant que les transferts d’argent relevaient uniquement d’une intention pieuse. Malgré cette ligne de défense, l’implication de figures religieuses aussi haut placées suscite une onde de choc à travers la société thaïlandaise, profondément attachée à l’éthique bouddhiste.
Simultanément et indépendamment, on apprend que les temples bouddhistes thaïlandais ont accumulé environ 410 milliards de bahts répartis sur près de 39 000 comptes bancaires, selon des données publiées au premier trimestre par la Banque de Thaïlande et le Bureau national du bouddhisme (NOB). Ce niveau d’épargne, extravagant, suscite désormais l’attention du public et des autorités déjà choqués par l’affaire « Golf ».
Le NOB rappelle que les fonds d’un temple doivent exclusivement servir à des usages religieux et administratifs : rénovations, éducation des moines et novices, ainsi que les activités rituelles. Les chefs moines n’ont pas le droit d’utiliser ces fonds à titre personnel. Toutes les opérations financières doivent respecter des règles établies.
Pour renforcer la transparence, les abbés, qui ne possèdent aucune formation en matière financière, ont la possibilité de nommer un comité de gestion. En cas de plainte, le NOB peut ouvrir une enquête sur les comptes et les dépenses d’un temple. Ce système vise à garantir que les temples conservent leur vocation spirituelle sans dérives.