Un rapport surprenant indique que plus de 100 universitaires associés à 33 universités à travers le pays pourraient s’être livrés à des pratiques frauduleuses concernant leurs projets de recherche. Il met non seulement en lumière le comportement contraire à l’éthique de certains universitaires, mais expose également les lacunes du système d’allocation financière à la recherche du pays.
Cette révélation vient du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Science, de la Recherche et de l’Innovation (MHESI), suite à l’annonce qu’un chercheur de la Chulabhorn Royal Academy a été licencié pour avoir « acheté » la recherche d’étrangers pour ses travaux universitaires.
La fraude universitaire en Thaïlande a attiré l’attention pour la première fois cette année lorsque des soupçons ont surgi concernant deux universitaires, l’un de la Chulabhorn Royal Academy et l’autre de l’Université de Chiang Mai. On pense qu’ils ont payé pour être crédités en tant qu’auteurs sur des articles de recherche écrits par d’autres, qui ont ensuite été publiés dans des revues universitaires, pour la plupart en libre accès.
En réponse, le MHESI a demandé aux universités d’enquêter pour savoir si des fraudes similaires avaient eu lieu chez elles. Les résultats préliminaires ont révélé une tendance alarmante selon laquelle plus de 100 universitaires, affiliés à 33 universités du pays, pourraient avoir revendiqué la paternité de recherches alors qu’ils ont simplement payé pour que leur nom soit ajouté à la liste des rédacteurs.
Le résultat de ces enquêtes souligne non seulement la prévalence de pratiques contraires à l’éthique parmi les universitaires, mais également les failles systémiques de la recherche du pays. Les universitaires sont confrontés à une forte pression pour produire des résultats de recherche qui au final servent à distribuer les subventions.
Depuis la création du MHESI, il y a 5 ans, le gouvernement a modifié son approche du financement des recherches. Cette réorientation se concentre principalement sur des projets dans certains secteurs industriels choisis par le gouvernement et caractérisés par des collaborations avec des entreprises.
À l’inverse, les petits projets de recherche scientifique fondamentale ont été ignorés par le gouvernement militaire, malgré le rôle indéniable que cette recherche joue dans les fondements scientifiques et technologiques du pays.
Bien que l’intention soit louable – promouvoir une recherche qui rapporte – elle a conduit à une impasse.
Les chercheurs qui manquent de liens avec les grandes entreprises et les « personnalités influentes » (politiciens) se retrouvent sans soutien financier. Par conséquent, beaucoup sont contraints de rechercher les faveurs des phu yai , membres influents de leurs cercles universitaires, pour obtenir un soutien financier pour leurs travaux.
Cela entrave la culture de vraies compétences. L’approche actuelle d’attribution des fonds de recherche a annihilé les possibilités de former de nouveaux chercheurs prometteurs. Cette faille a poussé certains universitaires peu scrupuleux à rechercher des raccourcis, en recourant à des tactiques telles que l’achat en ligne de documents de recherche pré-écrits. Ils ont triché, simplement pour obtenir de quoi vivre puisque le gouvernement ne subventionne que les recherches qui rapportent aux entreprises.
Bien sûr, le pays a besoin d’une recherche de haute qualité qui soit utilisable – pas simplement celle qui est conservée dans une bibliothèque pour ramasser la poussière. Mais un peu de recherche originale ne peut pas nuire à un pays.
Ce paradigme, aussi intensément pragmatique que contre productif, existe aussi dans l’enseignement secondaire où toute originalité intelligente est proscrite et où le bourrage de crâne est la règle.
La recherche a également été abandonnée par les gouvernements français entraînant la fuite des cerveaux. Ainsi la découverte d’un vaccin anti-Covid par un français est attribuée aux États-Unis.