
Face à la croissance rapide des populations de varans d’eau dans les zones urbaines, les autorités thaïlandaises ont autorisé, début juillet 2025, leur élevage à des fins commerciales. Cette mesure fait suite à la première réunion de l’année du Comité de conservation et de protection de la faune, présidée par Atthapon Charoenchansa, directeur du Département des parcs nationaux, de la conservation de la faune et de la flore. Selon lui, la multiplication de ces reptiles, qui suscitent l’inquiétude des citoyens et des visiteurs, exige une réponse pragmatique de l’État.
Les varans d’eau sont des espèces sauvages protégées, dont le commerce, l’abattage ou la détention sans autorisation sont sévèrement punis : jusqu’à dix ans de prison et un million de bahts d’amende. Toutefois, un assouplissement réglementaire récent permet désormais leur élevage en captivité, à condition d’obtenir une licence auprès du Département des parcs nationaux. Les autorités inspectent minutieusement les installations des candidats — cages, emplacement, environnement — avant d’accorder leur autorisation.
Le comité a également fixé un tarif officiel pour les reproducteurs : 500 bahts par animal. Ces spécimens sont disponibles dans les stations d’élevage gérées par l’État, réparties dans tout le pays. Atthapon insiste : toute acquisition de varans en vue de leur reproduction exige une approbation préalable.
Cette nouvelle tarification s’inscrit dans la continuité des politiques précédentes concernant l’élevage commercial d’autres espèces sauvages. À titre de comparaison, les cerfs sauvages sont vendus 30 000 bahts chacun, les faisans argentés 2 000 bahts, les pythons réticulés 400 bahts, les cobras 200 bahts et les pythons birmans également 500 bahts.
L’objectif de cette réforme est double : contrôler la surpopulation de varans dans les centres urbains — comme en témoigne un incident à Udon Thani où un client étranger a cru apercevoir un « crocodile » dans un magasin — et créer une filière économique encadrée, avec traçabilité et régulation.
Ce nouveau cadre légal marque une évolution importante dans la gestion de la faune urbaine en Thaïlande, combinant conservation, sécurité publique et opportunités économiques à l’échelle nationale. Cependant, les autorités n’ont pas expliqué clairement en quoi la possibilité d’élever des varans va faire baisser la population de ces reptiles en ville. La capture sera-t-elle autorisée ?