
Les États-Unis ont fixé, ce vendredi matin, à 19 % les droits de douane sur les importations en provenance de Thaïlande, du Cambodge et de la Malaisie. Ce taux, bien qu’élevé, reste inférieur aux 36 % initialement envisagés, et s’aligne sur les niveaux appliqués à d’autres pays d’Asie du Sud-Est comme l’Indonésie et les Philippines. Cette décision s’inscrit dans une politique commerciale plus large menée par le président Donald Trump, visant à instaurer un taux plancher mondial de 10 % sur les importations, contre les 15 % précédemment menacés.
Face à la menace de sanctions douanières plus lourdes, la Thaïlande a adopté une posture proactive. Elle a proposé de supprimer les droits de douane sur 90 % des produits américains, d’introduire des mesures non tarifaires pour réduire de 70 % son excédent commercial de 46 milliards de dollars sur trois ans, et de renforcer la transparence sur l’origine des marchandises pour éviter que les produits chinois s’introduisent aux États-Unis, estampillés « made in Thailand ». Ces concessions ont permis d’éviter une taxation plus sévère et de préserver l’accès au marché américain, qui représente 18 % des exportations thaïlandaises.
Le ministre des Finances, Pichai Chunhavajira, a salué l’accord comme une victoire diplomatique, tout en soulignant la nécessité de soutenir les secteurs vulnérables. Le gouvernement thaïlandais a annoncé une série de mesures d’accompagnement : prêts à taux réduit, subventions, allégements fiscaux et réformes réglementaires. Ces dispositifs visent à amortir l’impact des nouvelles taxes et à renforcer la compétitivité des entreprises locales.
L’obtention d’un taux de 19 % est perçue comme essentielle pour éviter une récession dans une économie thaïlandaise déjà fragilisée par un fort endettement des ménages et une consommation intérieure en berne. Le gouvernement insiste sur la nécessité d’accélérer la transformation économique du pays pour faire face aux futurs défis mondiaux. Le taux obtenu est également interprété comme le reflet d’une relation bilatérale solide avec Washington, renforçant la confiance des investisseurs.
Dans le prolongement de ces négociations commerciales, le président américain Donald Trump a confirmé sa participation au 47e sommet de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean), prévu du 26 au 28 octobre à Kuala Lumpur. Ce sommet, présidé cette année par la Malaisie, réunira les dirigeants des dix pays membres ainsi que ceux de Chine, du Japon, de Corée du Sud et d’Inde.
Cette annonce intervient après une visite préparatoire du secrétaire d’État américain Marco Rubio, et alors que Trump a indiqué qu’il ne participerait probablement pas au sommet du G20 en Afrique du Sud.