
Voici une information qu’on ne peut passer sous silence tant le monde entier l’évoque malgré -ou pour- son côté anecdotique. Le zoo de Khao Kheow célèbre avec faste le premier anniversaire de Moo Deng, hippopotame nain née le 10 juillet 2024. Surnommée le « porc bondissant » en thaï, cette ambassadrice de la faune sauvage a conquis le public par sa joie de vivre et ses grimaces adorables. Choisi par le public, son nom incarne sa vivacité et son espièglerie.
Un événement de quatre jours lui a été dédié : gâteau tropical partagé avec sa mère Jona, exposition photo, parade festive et vente aux enchères caritative, dont le clou fut un moulage de ses empreintes vendu à 700 000 bahts pour soutenir la conservation animale. Le zoo a aussi profité du jour férié bouddhique pour attirer la foule, en plein entre Bangkok et Pattaya.
Depuis sa naissance, Moo Deng est devenue une icône sur les réseaux sociaux. Ses caprices — morsures de gardiens, bains improvisés, grimaces — ont été vus par des millions d’Internautes. Le zoo a quadruplé la vente de billets en un an et lancé une gamme de produits dérivés à son image. Elle s’est même prêtée au jeu des prédictions électorales, pronostiquant la victoire de Donald Trump, et a reçu un cadeau de l’ambassade américaine à l’occasion du 4 juillet.
Mais la popularité s’essouffle. Fin juin, Moo Deng pèse 93 kg — le triple de son poids d’il y a huit mois — et la société Meltwater observe un déclin de son activité numérique. Après un pic de 200 000 mentions en ligne, notamment lié à un sketch de Saturday Night Live, la vague se calme.
Au-delà de son aura médiatique, Moo Deng incarne la sensibilisation à la préservation de l’hippopotame pygmée, espèce rare d’Afrique de l’Ouest. Moins aquatique que son cousin commun, il subsisterait entre 2 000 et 2 500 individus à l’état sauvage, selon l’UICN. Son histoire rappelle que la mignonnerie peut être un levier pour alerter sur l’urgence de la conservation.