Bangkok – L’affaire secoue l’armée thaïlandaise. Un lieutenant-général à la retraite, accusé de viol et de chantage vidéo sur une jeune officière, s’est finalement rendu à la police vendredi soir après une perquisition menée à son domicile de Nonthaburi. Dans le même temps, un capitaine lié au dossier a été arrêté et présenté au tribunal de Taling Chan samedi matin.
Une affaire explosive dans l’armée
La victime, une lieutenante de 29 ans, affirme avoir été enlevée, ligotée, bâillonnée et agressée sexuellement par l’ancien haut gradé, qui aurait filmé les violences pour la faire chanter. Les accusations incluent viol en réunion, séquestration, coups et blessures, ainsi que conspiration pour empêcher la victime de résister.
Les enquêteurs ont rapidement obtenu des mandats d’arrêt contre les deux suspects. Le général s’est présenté de lui-même au Bureau d’investigation de la police métropolitaine, tandis que le capitaine a été interpellé à son domicile. Tous deux sont désormais en détention provisoire.
Le rôle décisif de Paweena
Si l’affaire n’a pas été classée trop vite, c’est en grande partie grâce à l’intervention de la Fondation Paweena Hongsakul pour les enfants et les femmes. La victime s’est tournée vers cette organisation pour obtenir protection et soutien. Paweena Hongsakul, ancienne députée et figure respectée de la défense des droits des femmes, a immédiatement alerté les autorités et conseillé la victime sur les démarches judiciaires. Paveena était présente au commissariat pour appuyer le dossier.
Elle a notamment insisté pour que la plaignante s’oppose formellement à toute demande de libération sous caution, soulignant la gravité des faits et le risque d’intimidation des témoins. La police a suivi cette recommandation et a déjà déposé une objection officielle à la libération des suspects.
Une bataille judiciaire à venir
Les autorités affirment que la sévérité des accusations et les peines encourues justifient une détention prolongée. Les enquêteurs craignent que les suspects, s’ils étaient libérés, puissent influencer des témoins ou détruire des preuves.
L’affaire met en lumière les difficultés rencontrées par les victimes de violences sexuelles dans les institutions militaires, où la hiérarchie et la culture du silence peuvent freiner les poursuites. Sans l’appui de Paweena Hongsakul et de sa fondation, le dossier aurait pu être minimisé ou enterré.
Une société sous le choc
La révélation de ce scandale provoque une onde de choc en Thaïlande. Les réseaux sociaux s’enflamment, beaucoup saluant le courage de la jeune lieutenante et dénonçant l’impunité dont bénéficient trop souvent les hauts gradés.
Pour les associations de défense des droits des femmes, cette affaire illustre l’importance cruciale des structures indépendantes, comme la Fondation Paweena, capables de soutenir les victimes et de maintenir la pression sur les autorités.
