
L’artiste française Myrtille Tibayrenc a exprimé son indignation après que l’une de ses fresques a été recouverte de peinture sombre par un hôtel situé à proximité du quartier chaud de Patpong, à Bangkok. L’œuvre, représentant un homme nu, faisait partie du projet Krung Thep Creative Streets, soutenu par l’ambassade de France. Sur Facebook, Tibayrenc a qualifié cette intervention d’« hypocrisie », soulignant l’ironie de la censure dans un quartier réputé pour ses divertissements pour adultes.
Sa fresque mettait en scène une figure nue et androgyne, entourée de motifs floraux et d’oiseaux éclatants. Pour plus de précision et, comme le montre la photo ci-dessus, on ne voyait que le postérieur de cette figure fictive. Bien qu’elle ait été conçue comme une invitation à la créativité, l’hôtel a choisi de masquer le corps nu, ne conservant que les éléments décoratifs. Cette décision, prise sans l’accord préalable de l’artiste, a suscité ses critiques envers l’établissement et, plus largement, envers les tabous persistants autour de la nudité dans la société thaïlandaise.
Le bureau du district de Bang Rak s’est rapidement désolidarisé de l’affaire, affirmant que l’administration métropolitaine de Bangkok n’était pas impliquée. Selon leurs déclarations initiales, l’hôtel aurait pris l’initiative de « corriger » la fresque après en avoir soi-disant informé l’artiste. Face à la controverse, le bureau a ensuite rétracté ses propos, Tibayrenc ayant confirmé qu’elle n’avait reçu aucun avertissement.
L’incident met en lumière le conflit entre liberté artistique et normes culturelles dominantes en Thaïlande. Il reflète les tensions persistantes à Patpong, lieu emblématique de la coexistence entre valeurs conservatrices et expressions libérales. Connue pour son style provocateur, Tibayrenc juge cette censure particulièrement paradoxale dans un quartier historiquement associé à l’érotisme.
À ce jour, la direction de l’hôtel devrait entrer en contact avec l’artiste pour expliquer ses motivations. Mais aucune annonce officielle n’a encore été faite, et Tibayrenc entend poursuivre son engagement contre les restrictions imposées à la liberté d’expression artistique.