
Le 16 juillet 2025, trois soldats thaïlandais ont été blessés, dont un grièvement, par l’explosion d’une mine terrestre dans la région de Chong Bok (district de Nam Yuen, province d’Ubon Ratchathani). L’incident s’est produit lors d’une patrouille entre la base de Morakot et la colline 481. Le soldat Thanapat Huiwan a perdu son pied gauche ; il a été évacué en hélicoptère vers l’hôpital Sunpasitthirasong. Deux autres soldats, le sergent Patiphant Srilasak et le soldat Nathawut Srikhem, ont subi des douleurs thoraciques.
Ce drame survient dans un climat tendu entre la Thaïlande et le Cambodge, aggravé par une altercation au temple de Ta Muen Thom le 15 juillet, impliquant une touriste cambodgienne et des militaires thaïlandais. En réponse, un accord en trois points a été signé entre les responsables militaires des deux pays pour réorganiser la gestion touristique du site : coordination conjointe sans recours aux forces de combat, expulsion réciproque de touristes perturbateurs, et contrôle renforcé à l’entrée du temple.
Le lieutenant-général thaïlandais Boonsin Padklang a assuré que toute intervention militaire se limiterait aux équipes de coordination frontalière, afin d’éviter l’escalade. Les demandes d’excuses croisées entre les gouvernements, concernant les incidents de part et d’autre, reflètent une volonté de désamorcer les tensions tout en affirmant leur souveraineté respective.
Le temple de Ta Muen Thom, datant du XIe siècle, est un point névralgique du différend territorial. Sa localisation dans une zone contestée entre la Thaïlande et le Cambodge, historiquement régie par le traité franco-siamois de 1907, exacerbe les frictions. Alors que le Cambodge soutient la carte issue du traité et confirmée par la CIJ dans l’affaire Preah Vihear, la Thaïlande utilise une carte militaire non reconnue.
Face aux risques d’escalade, Phnom Penh annonce une nouvelle saisine de la CIJ concernant quatre zones litigieuses, avec l’appui du juriste français Jean-Marc Sorel. Malgré les déploiements militaires, les autorités privilégient la voie diplomatique : la Thaïlande propose une réunion de la Commission mixte des frontières en septembre. Le climat reste fragile, marqué par les tensions historiques, les enjeux de souveraineté et la sensibilité du public des provinces frontalières.
MàJ : La mine qui a blessé les soldats thaïlandais a été plantée récemment. Il s’agirait de matériel russe difficilement détectable. Les « démineurs » en ont trouvé trois autres dans le même secteur.