
Nous avions déjà évoqué cet enfant fin 2023. La nouveauté c’est qu’une plainte est maintenant portée contre lui.
Un garçon de 8 ans fait l’objet d’une plainte en justice pour avoir prétendu qu’il était le fils réincarné du Bouddha et qu’il possédait des pouvoirs magiques lui permettant de « connecter les esprits des gens ».
Notons que précédemment, il prétendait être une réincarnation d’un « Grand Naga » et non de Bouddha. Pour bien comprendre le phénomène, il serait judicieux de lire notre article de 2023.
Une plainte a été déposée lundi auprès du Bureau central d’enquête contre « Nong Nice » et huit autres personnes qui gèrent l’association et le site Web « Mind Connection » de Nong Nice pour violation de la loi sur la criminalité informatique, celle sur la sollicitation de dons et celle sur la protection de l’enfance.
La plainte a été déposée par un certain nombre de personnalités de premier plan, dont Ananchai Chaiyadet, Praiwal « Peary » Wannabut, Thankhun Jitt-itsara et Khun Ton Or, de la fondation Be One.
Ils ont également appelé à une réforme de la loi régissant le Conseil de la Sangha – l’organe directeur de l’ordre bouddhiste thaïlandais – afin de contrôler ceux qui déforment les enseignements du Bouddha. En effet, moult croyances que certains Thaïlandais associent au bouddhisme ne sont que des superstitions.
Les plaignants ont déclaré que le Bureau national du bouddhisme devait agir rapidement pour enquêter sur le phénomène de « connexion mentale » (de l’enfant) et sur les individus qui gèrent l’association, affirmant qu’ils diffusaient de fausses informations au grand public.
M. Ananchai, un avocat, a déclaré que la CIB avait été invitée à enquêter pour savoir si Nong Nice et d’autres individus associés à la secte avaient commis une fraude.
Il pense que les parents du garçon seraient à l’origine de ce projet, basé sur le fait que Nong Nice fût le fils du Bouddha dans sa vie antérieure et qu’il posséde des pouvoirs miraculeux associés au naga, un serpent géant de la mythologie thaïlandaise.
M. Anachai a déclaré qu’il était obligé, en tant que citoyen respectueux de la loi, de porter plainte contre l’enfant de huit ans et toute personne liée à la secte au nom de la protection du bouddhisme.
Il a également attaqué le ministère du Développement social qui n’en ferait pas assez pour empêcher Nong Nice de se livrer à des actes soit disant religieux mais contestables.
M. Thankhun, quant à lui, a déclaré qu’un certain nombre de victimes s’étaient manifestées pour dénoncer le projet, mais que leurs griefs étaient tombés dans l’oreille d’un sourd.
Khun Ton Or a également déclaré que plusieurs plaintes contre les opérateurs de Mind Connection avaient été déposées auprès de la police, du NOB et du ministère du Développement social. En vain.
L’une des victimes, Or Rak Khamram, a déclaré qu’il avait suivi le cours sur la connexion mentale et qu’il avait compris que c’était une imposture.
Dans cette affaire comme dans tout ce qui est religieux en Thailande, même dans le bouddhisme le plus sérieux, les sommes en jeu sont colossales.
Enfin, chez les chrétiens évangéliques de plus en plus présents en Asie de telles dérives sont fréquentes avec, en plus, une certaine hystérie qui n’existe pas dans la méditation proposée ici.