
Alors que l’exercice touche à sa fin, puisque l’année budgétaire se termine le 30 septembre, le gouvernement thaïlandais accélère sa stratégie de relance avec le déblocage de 87,36 milliards de bahts destiné à 148 projets prioritaires. Cette enveloppe représente plus des trois quarts du budget spécial de 115 milliards approuvé par le Cabinet en juin, dans le cadre d’un programme plus vaste de 157 milliards répartis sur 481 initiatives. L’objectif : stimuler rapidement l’activité économique et générer des emplois, à travers des achats publics accélérés et des interventions ciblées.
Selon Theerarak Saengsanit, secrétaire permanent aux finances, les agences doivent agir avec diligence afin d’assurer le décaissement dans les délais impartis. Un tableau de bord numérique, « Plan d’accélération économique », est mis en place pour suivre l’état d’avancement des projets et rendre compte au comité de politique de relance. Un sous-comité dédié se réunit chaque mois pour éviter tout retard et garantir la fluidité des contrats.
Cette relance budgétaire s’accompagne d’un volet diplomatique : le ministre des Finances Pichai Chunhavajira a confirmé que la Thaïlande avait soumis un dossier complet de négociations commerciales aux États-Unis. Bien que les détails restent confidentiels, notamment sur les exemptions tarifaires proposées, le gouvernement espère que ces discussions renforceront la compétitivité des produits thaïlandais à l’international. Tout accord éventuel devra passer par une validation parlementaire avant mise en œuvre.
Cette double offensive — injections budgétaires domestiques et initiatives commerciales stratégiques — marque un tournant pour l’exécutif, qui cherche à stabiliser l’économie et à raviver la confiance des marchés avant l’échéance budgétaire. Si les retombées sont encore incertaines, la rapidité d’exécution devient un impératif politique, économique et social.
À quelques semaines du bilan, l’efficacité du plan sera scrutée de près, tant par les instances gouvernementales que par les partenaires économiques. C’est dans ce laps de temps réduit que le pari du gouvernement — relancer l’économie tout en négociant une nouvelle ouverture commerciale — devra se concrétiser. Une stratégie audacieuse, à haut risque, mais potentiellement salutaire pour sortir l’économie thaïlandaise de sa léthargie sans fin.