Trois Thaïlandais de plus ont été déclarés morts portant le total à 24 décès de travailleurs en Israël depuis que le Hamas a lancé son attaque à grande échelle le 7 octobre, tandis qu’environ 7 000 ressortissants thaïlandais ont manifesté leur intention de rentrer chez eux.
Le Premier ministre Srettha Thavisin a déclaré samedi que l’ambassade thaïlandaise à Tel Aviv avait rapporté que le bilan thaïlandais des victimes du conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien s’élevait à 24.
Contrairement aux morts américains ou français qui possèdent généralement la double nationalité, les Thaïlandais décédés sont des étrangers à Israël.
Le nombre de Thaïlandais enlevés s’élève à 16. Les blessés sont également 16, a déclaré M. Srettha avant de quitter l’aéroport militaire de Don Mueang, Bangkok, pour la province de Phitsanulok.
Il a réaffirmé que le gouvernement continuerait à se coordonner avec les agences concernées pour évacuer dès que possible les 7000 Thaïlandais qui ont manifesté leur intention de retourner en Thaïlande.
Il a remercié les compagnies aériennes commerciales – Thai Airways International (THAI), Nok Air et Thai AirAsia – pour leur pleine coopération ainsi que d’autres entreprises privées.
Le Premier ministre a insisté sur le fait que la Thaïlande avait adopté une position neutre sur la situation en Israël, affirmant que le royaume ne faisait pas partie du conflit. Il a déclaré qu’il était de son devoir de travailler avec toutes les parties pour protéger la vie des Thaïlandais pendant cette crise.
Il a cherché du soutien chez les voisins musulmans (Malaisie et Indonésie) et autres pays (du Golfe) plus lointains pour faire pression sur le Hamas dans le but de libérer les otages thaïlandais qui sont, par définition, neutres.
Un travailleur thaïlandais qui a acheté son propre billet d’avion pour rentrer en Thaïlande a décrit la situation désastreuse dans cette zone en proie au conflit. Il a décidé de prendre les choses en main, dépensant plus de 50 000 bahts pour son vol de retour.
Selon Boonchai Saeya, la longue file d’attente pour le rapatriement l’a poussé à prendre cette décision. Normalement, les billets d’avion coûtent moins cher mais des frais annexes s’appliquent maintenant. Il jure de ne plus jamais travailler en Israël en raison du traumatisme dont il est victime, a rapporté Sanook.
Un autre travailleur thaïlandais qui est rentré a révélé qu’un groupe du Hamas avait infiltré sa résidence, apparemment bien préparé à prendre en otage les Thaïlandais. Les terroristes ont même tenté de les attirer en parlant thaï, en les saluant par « Bonjour, les Thaïlandais ». Un de ses amis a failli tomber dans le piège et est sorti, mais il a réussi à l’en empêcher juste à temps. Si cet épisode est exact, il est glaçant et éclairant.
Le Premier ministre thaïlandais a déclaré que quatre avions commerciaux étaient en attente pour évacuer les citoyens thaïlandais d’Israël. Srettha Thavisin affirme que deux avions de Nok Air et d’AirAsia assureront des vols de rapatriement une fois qu’Israël aura donné son feu vert.
Il s’exprimait après avoir présidé une réunion du Centre de réponse rapide du ministère des Affaires étrangères.
Srettha souligne que les vols spéciaux de la Thaïlande vers Israël doivent passer par l’espace aérien de 4 pays différents, c’est pourquoi le ministère des Affaires étrangères doit négocier avec chaque pays afin d’obtenir l’autorisation d’utiliser son espace aérien. Il dit que ces pourparlers prendront au moins deux jours.
Les témoignages de familles de travailleurs thaïlandais en Israël (décédés ou otages ou disparus) se multiplient et ils sont tous déchirants.
Comme certains Thaïlandais achètent eux-mêmes leur billet, il est difficile de tenir le compte de ceux qui sont rentrés, il s’en ajoute quelques dizaines chaque jour.
Les premiers examens médicaux réalisés montrent que ces hommes sont terriblement stressés voire traumatisés.
