Thaïlande: le régulateur approuve une fusion controversée dans les télécoms
Le régulateur thaïlandais des télécommunications a approuvé la fusion d’AIS, premier opérateur mobile du pays d’Asie du Sud-Est, avec un rival local, malgré des inquiétudes pour la concurrence dans l’internet fixe.
L’acquisition par AIS de 100% de l’opérateur internet fixe 3BB – également connu sous le nom de Triple T Broadband – doit se faire pour un montant de 32,4 milliards de bahts (848 millions d’euros), selon les médias.
AIS, dont la maison mère Intouch Holdings a été fondée par la famille du milliardaire et ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra (toujours de facto au pouvoir grâce aux proxys de Pheu Thai), avait annoncé son projet de fusion avec 3BB en juillet dernier.
La Commission nationale de diffusion et des télécommunications (NBTC), régulateur du secteur, a approuvé l’accord vendredi soir, en y mettant néanmoins des conditions telles qu’un plafonnement des prix et des contrôles de qualité.
« La fusion est une question délicate et affecte le grand public, nous l’avons étudiée de manière approfondie », indique-t-elle un communiqué publié vendredi soir.
La majorité des membres de la commission « a exprimé des inquiétudes concernant cette fusion (…) elle doit respecter strictement la réglementation des prix », ajoute-t-elle.
Cette opération intervient un an après la fusion des opérateurs DTAC et True, sociétés détenues respectivement par la filiale thaïlandaise du géant norvégien Telenor et par le conglomérat thaïlandais Charoen Pokphand (le célèbre CP).
Suite à l’accord AIS-3BB, deux grands opérateurs se partageront plus de 80% de part de marché de l’internet fixe, avec 20% restant pour la société nationale National Telecom.
Les puissants monopoles de l’économie thaïlandaise ont été un grand sujet de discussion lors des élections au début de l’année, et les partis réformistes s’étaient engagés à démanteler leur emprise sur le marché.
Les conglomérats font partie du « régime » ou, pour le moins de « l’establishment », qui régit la Thailande depuis des décennies quel que soit le résultat des élections.
Le groupe Gulf Energy contrôle désormais la plus grande participation dans le groupe Intouch Holdings, après une série de cessions.