
Reconstitution très réussie d'une ville médiévale à Danang
Face à l’essor fulgurant du tourisme vietnamien, la Thaïlande voit ses positions s’effriter sur des marchés clés comme la Chine et la Corée du Sud. Malgré un volume global de visiteurs supérieur, le Royaume enregistre une baisse de fréquentation de 7 % sur les huit premiers mois de 2025, tandis que le Vietnam affiche une hausse de 21,7 %, avec 13,9 millions de visiteurs internationaux.
Le contraste est frappant : le Vietnam a accueilli 3,5 millions de touristes chinois (+44 %) et 2,9 millions de Sud-Coréens, surpassant largement les chiffres thaïlandais (respectivement 3,09 millions et 1 million). Cette dynamique s’explique par des politiques proactives, comme l’élargissement des exemptions de visa à 12 pays européens et des investissements massifs dans les infrastructures touristiques modernes.
En Thaïlande, le secteur souffre d’un climat économique morose, d’une instabilité politique et d’un manque de mesures de relance efficaces, sans parler d’un conflit ouvert avec son voisin cambodgien. Les restaurateurs, en particulier, tirent la sonnette d’alarme : baisse du pouvoir d’achat, hausse des coûts des matières premières (+20 %), accès limité aux crédits et fréquentation en berne mettent en péril des milliers d’établissements.
Face à cette situation, les professionnels du tourisme et de la restauration appellent à la réactivation du programme Khon La Khrueng, qui subventionne 50 % des dépenses alimentaires, ainsi qu’à l’instauration de coupons de voyage pour les touristes étrangers, à l’image de ce qui se fait à Taïwan. Le gouvernement, en place pour seulement quatre mois avant les prochaines élections, est pressé d’agir vite pour éviter une basse saison catastrophique en 2026.
Alors que le Vietnam capitalise sur une stratégie cohérente et des résultats tangibles, la Thaïlande semble à la croisée des chemins, contrainte de réinventer son modèle touristique pour rester compétitive dans une région en pleine mutation.