Le fléau des voyages organisés frauduleux, les zéro dollar tours, revient avec des prix encore plus bas, ciblant les touristes en provenance de Chine mais aussi de Russie et d’Inde.
Les voyages organisés par les « mafieux » sont de très mauvaise qualité donc très bon marché au départ. Les opérateurs thaïlandais agréés sont incapables de rivaliser, a déclaré Sisdivachr Cheewarattanaporn, de l’Association des agents de voyages thaïlandais (ATTA).
M. Sisdivachr a déclaré que récemment, de plus en plus d’étrangers ouvraient et géraient des agences de voyage en Thaïlande, utilisant des prête-noms pour protéger leurs activités illégales.
Il ajoute que ces opérateurs illégaux vendent leurs circuits moins chers que les professionnels thaïlandais. Mais ils obligent ensuite leurs clients à acheter des services ou des produits supplémentaires à des prix exorbitants auprès de magasins spécialement créés pour ces touristes – pigeons. Ce qui, in fine, rend les vacances des étrangers plus chères que s’ils étaient passés par des opérateurs thaïlandais légaux.
Ces pratiques, courantes sur le marché chinois dans le passé, s’étendent maintenant aux Russes et aux Indiens. « C’est le pire environnement commercial que j’ai rencontré de toute ma vie », a déclaré M. Sisdivachr, qui a discuté de la question avec le Premier ministre Srettha Thavisin lors d’une réunion au Siège du Gouvernement la semaine dernière.
Il a déclaré que la stratégie de dumping des prix vise à garantir une part de marché écrasante aux mafieux, en éliminant les concurrents. Outre que les touristes sont rackettés en dépensant des sommes importantes dans des commerces appartenant aux mafias, cela permettra à ces opérateurs indélicats d’augmenter arbitrairement les prix à l’avenir puisqu’ils n’auront plus de concurrents.
M. Sisdivachr a déclaré que les zéro dollar tours nuisent à l’image du tourisme thaïlandais. Ils instillent l’idée que le pays est un endroit bon marché et dangereux pour les touristes,. En effet, selon lui, les clients sont physiquement ou verbalement contraints d’acheter des articles dont ils ne veulent pas.
La stratégie génère moins de revenus pour l’économie locale puisque les opérateurs illégaux évitent les impôts et n’utilisent pas les produits et services locaux, a-t-il déclaré. Les clients de ces voyages organisés sont obligés de manger dans des restaurants appartenant au réseau mafieux, ainsi aucun restaurateur thaïlandais ne bénéficie du passage du groupe.
M. Sisdivachr a déclaré que le gouvernement, le secteur privé et les autorités chinoises devraient travailler ensemble pour résoudre ce problème d’ici un an. « Plus ce type d’activité persiste, plus l’industrie touristique thaïlandaise se détériorera », a-t-il déclaré.
De nombreux opérateurs thaïlandais titulaires de licences s’en tiennent maintenant aux groupes motivés par autre chose que le « bas coût » et ne recherchent plus uniquement le volume, a déclaré M. Sisdivachr.
Arrêter deux ou trois voyagistes illégaux ne suffira pas et les autorités doivent dissoudre l’ensemble des réseaux, a déclaré M. Sisdivachr. ATTA, espère rencontrer prochainement le ministre du Tourisme Sermsak Pongpanit, à ce sujet.
