
Une violente émeute a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans un centre de rétention de Mae Sot, dans la province thaïlandaise de Tak, où sont détenus des ressortissants chinois arrêtés après avoir fui les opérations de répression menées contre les casinos illégaux et les centres d’arnaques en Birmanie. Plus de 300 personnes étaient concernées, selon les autorités.
Le mouvement a débuté vers 23 h 20, lorsque plusieurs détenus ont commencé à protester contre leur future expulsion vers la Chine. Rapidement, la situation a dégénéré : des portes de cellules ont été forcées, des caméras de surveillance détruites et des équipements publics vandalisés. Les détenus ont tenté de briser les barreaux à mains nues ou à l’aide d’objets personnels, créant un climat de chaos dans l’établissement.
Selon la police de l’immigration, l’incident aurait été déclenché par une rixe interne avant de se transformer en agitation collective. Face à l’escalade, les forces de sécurité locales — police, armée et autorités municipales — ont été mobilisées en urgence. Des camions de pompiers ont été dépêchés sur place, prêts à utiliser des lances à eau pour contenir la foule.
Des interprètes ont tenté de négocier avec les détenus, qui réclamaient massivement leur rapatriement immédiat en Chine, sans attendre la police chinoise. Malgré ces efforts, la tension est montée d’un cran lorsque les protestataires ont neutralisé le système de vidéosurveillance et forcé plusieurs barrières internes. Craignant une évasion ou un embrasement général, les autorités ont coupé l’électricité du bâtiment avant de recourir à des jets d’eau à haute pression pour disperser les émeutiers.
La situation a finalement été maîtrisée vers 4 h 30 du matin. Deux détenus ont été blessés, dont un homme présentant plusieurs plaies à la tête, et ont été transférés à l’hôpital de Mae Sot.
La police de l’immigration a annoncé l’arrestation de quinze meneurs présumés, désormais poursuivis pour destruction de biens publics — un délit passible de trois ans de prison et de 60 000 bahts d’amende. D’autres inculpations pourraient suivre, notamment pour violences. Tous les participants à l’émeute ont été enregistrés biométriquement et seront inscrits sur une liste noire interdisant leur retour en Thaïlande.
Cette émeute illustre la pression croissante sur Mae Sot, devenue un point de passage majeur pour les ressortissants chinois fuyant la Birmanie. Rien que cette semaine, 53 autres migrants ont été arrêtés après avoir traversé illégalement la rivière Moei. Les autorités assurent que les procédures de rapatriement se poursuivent en coordination avec l’ambassade de Chine, qui serait bien inspirée d’intervenir rapidement.



