Des sachets, bouteilles et gobelets en plastique glissent sur des tapis roulants en bambou pour être collectés dans les bennes d’une barge propulsée à l’énergie solaire. Cet « intercepteur » est conçu pour purifier le fleuve Chao Phraya qui serpente à travers Bangkok, la capitale de la Thaïlande.
Le projet Ocean Cleanup, déployé sur le fleuve Chao Phraya, consiste en une structure nautique qui remorque une barrière flottante et s’appuie sur le courant pour diriger les déchets plastiques vers la barge.
Fondée en 2013 par Boyan Slat, alors adolescent, cette ONG s’engage à nettoyer les océans de la pollution plastique, en empêchant notamment que les déchets synthétiques n’y parviennent.
« Combattre la pollution plastique ici est crucial pour nous », a affirmé M. Slat à l’AFP.
« En réalité, le Chao Praya est la principale source de pollution plastique affectant le golfe de Thaïlande », ajoute le jeune Néerlandais.
« Il est essentiel de protéger le golfe de Thaïlande, tant pour sa biodiversité que pour son économie, notamment le tourisme et la pêche », précise-t-il.
Le projet de nettoyage du fleuve à Bangkok, qui a nécessité environ deux ans pour être lancé, résulte d’une collaboration entre des entreprises et des autorités locales. C’est le cinquième dispositif d’interception mis en place par l’ONG Ocean Cleanup en Asie du Sud-Est pour lutter contre la pollution.
Avec l’aide de l’université Chulalongkorn, l’ONG a analysé les courants du fleuve Chao Phraya pour choisir l’emplacement optimal de son installation, un défi de taille en raison de la largeur du fleuve (500 mètres) et de son trafic dense.
Les déchets sont capturés là où environ soixante canaux se déversent dans le fleuve principal, puis transportés par des tapis roulants en bambou jusqu’à une barge. Ils sont ensuite triés dans des bennes bleues avant d’être ramenés à terre pour être traités par les autorités locales.
Penchom Saetang, de l’organisation environnementale EARTH Thailand, a souligné auprès de l’AFP l’importance de retirer non seulement le plastique mais aussi les polluants chimiques du fleuve. Elle a indiqué que ces polluants proviennent de diverses sources, y compris l’usage industriel et agricole de produits chimiques.
