
Thitisan Utthanaphon, surnommé « Jo Ferrari », 43 ans, ancien superintendant du poste de police de Nakhon Sawan, qui avait torturé un suspect à mort en 2021, s’est suicidé vendredi alors qu’il était détenu à l’isolement dans la prison centrale de Khlong Prem à Bangkok.
Cependant, les proches de Thitisan doutent de son suicide, affirmant qu’il avait déposé des plaintes, car il avait été agressé par un gardien et s’était battu avec un détenu.
Nation TV avait précédemment révélé un rapport d’examen médico-légal daté du 23 janvier, indiquant que l’ancien policier avait été physiquement agressé, avec des blessures du côté gauche dues à l’impact d’un objet contondant.
Dimanche matin, un comité chargé d’enquêter sur la torture et les disparitions forcées a assisté à l’autopsie de Thitisan à l’Institut des sciences médico-légales de Bangkok. Si une infraction relevant de la loi sur la prévention de la torture et des disparitions forcées est constatée, des poursuites seront engagées. Le procureur soumettra le rapport d’autopsie sur la mort de Thitisan au tribunal. La famille de Thitisan a supervisé l’autopsie, prévoit un second examen pour comparer les résultats et n’envisage pas d’incinérer son corps, en raison de doutes.
Le chef des gardiens de la zone où Thitisan a été retrouvé pendu a été muté au département de l’administration générale jusqu’à ce que les faits entourant sa mort soient clarifiés. Il s’agit d’une sanction. Une commission d’enquête a également été nommée pour investiguer sur le décès « Joe Ferrari », un policier notoirement corrompu et violent. Le ministre de la Justice, Thawee Sodsong, a assuré qu’il suivait l’affaire face aux soupçons grandissants selon lesquels Thitisan ne se serait pas suicidé dans sa cellule.
En juin 2022, Thitisan et six de ses sept subordonnés avaient été condamnés à mort pour avoir intentionnellement torturé un suspect jusqu’à la mort, peine commuée en réclusion à perpétuité en raison de « circonstances atténuantes ».
Par ailleurs, on apprend que l’ancien numéro 2 de la police, l’ex-général Surachate Hakparn, a été démis de ses fonctions et, cette fois, sans pension après la signature de l’ordre par le chef de la police nationale, le général Kitrat Phanphet. On pensait qu’il était déjà radié des cadres. Le célèbre et insubmersible Surachate peut faire appel de cette décision. Ainsi, on comprend que cette saga n’est pas terminée.