
La WULING es souvent critiquée
Une étude du Thailand Consumer Council (TCC) révèle d’importantes lacunes structurelles dans le marché thaïlandais des véhicules électriques (VE), en pleine expansion. Malgré une croissance soutenue, ce secteur reste fragile sur plusieurs plans : sécurité des batteries, garanties floues, services après-vente défaillants et instabilité économique.
Menée par Manon Suklamai (Université King Mongkut), l’étude s’appuie sur les témoignages de plus de 400 utilisateurs et une comparaison avec les pratiques réglementaires internationales. Elle plaide pour l’adoption urgente d’une « lemon law » à la thaïlandaise, inspirée des dispositifs en vigueur aux États-Unis, en Chine ou à Singapour, afin de protéger les consommateurs contre les véhicules défectueux.
Trois failles majeures sont identifiées : l’absence de normes centralisées pour la sécurité (batteries, incendies, bornes domestiques), un cadre juridique flou (garanties imprécises, délais de réparation, immatriculation complexe), et une instabilité économique (baisses de prix brutales, dévalorisation des véhicules d’occasion, incertitudes sur la pérennité des marques).
Les chercheurs soulignent que les baisses de prix rapides après le lancement de nouveaux modèles ont sapé la confiance des premiers acheteurs. Cette volatilité nuit non seulement aux consommateurs, mais fragilise aussi l’ensemble de l’industrie automobile et du crédit.
Comparée à l’Europe, aux États-Unis ou au Japon, la Thaïlande accuse un net retard en matière de protection préventive. Le TCC appelle à une coordination inter-agences pour établir des normes claires, renforcer la qualité des services et stabiliser le marché.
En conclusion, oui, on peut parler d’un marché encore immature : dynamique mais vulnérable, prometteur mais insuffisamment encadré. Pour réussir sa transition vers un hub régional du VE, la Thaïlande devra investir dans la régulation, la formation, et la confiance des consommateurs.


