La police provinciale de NAKHON PATHOM a mis en place une unité spéciale pour protéger les médias couvrant le meurtre d’un policier lors d’une fête dans la maison d’un ancien chef de village mafieux la semaine dernière. En effet, un officier de police de haut rang a menacé les journalistes d’Amarin TV.
Un membre de l’équipe d’Amarin TV avait appelé pour interviewer ce haut gradé de la police sur les derniers développements de l’enquête concernant le meurtre de l’officier Siwakorn Saibua lors de la fête chez Praween Chanklai, ou Kamnan Nok, à Nakhon Pathom le 6 septembre, à laquelle il avait également assisté.
Le subordonné de Praween, M. Thananchai Manmak, ou Nong Thapha, 45 ans, s’était enfui après la fusillade mais a été retrouvé à Kanchanaburi où il a été abattu lors d’un échange de coups de feu avec la police.
Le journaliste a enregistré la réponse de ce haut gradé de la police qu’il voulait interroger puisque le crime est directement lié aux promotions injustifiées dans la police. Voici, selon le journaliste, les propos de cet important officier : « Plus besoin d’appeler, une autre personne est morte. Pourquoi tu appelles maintenant ? Tu veux vraiment que d’autres personnes meurent ? N’est-ce pas suffisant ? Combien d’autres mourront ? Si tu me rencontres dans la Région 7 (préfecture de police), ne m’interroge pas, ou une balle de pistolet pourrait t’atteindre. »
Le numéro deux de la police du pays Surachate Hakparn a déclaré qu’il ne savait rien de cette affaire, mais que si des journalistes sont menacés, ils devraient le signaler.
La police provinciale de Nakhon Pathom a désigné une unité spéciale pour protéger les médias après avoir entendu l’extrait audio qui donc serait authentifié.
Par ailleurs, le chef de la police nationale Le général Damrongsak Kittipraphat a déclaré qu’une inspection de la maison du colonel Wachira Yaowthaisong, chef du policier abattu, par diverses agences montre qu’il s’est suicidé et que personne d’autre n’est impliqué dans sa mort. On ne sait pas si les Thaïlandais le croient encore. En poste depuis un an, il avait promis d’éradiquer la corruption dans la police or les affaires n’ont jamais été aussi nombreuses.
L’enquête a montré que personne n’était entré dans la maison et n’avait interféré dans la mort de Wachira. Il avait également de la poudre provenant des armes à feu sur ses deux mains. Il semble qu’il ait tenu le pistolet avec sa main droite, la main gauche la soutenant, puis a tiré le coup qui l’a tué.
Le général Charoonkiat Pankaew, commandant de la police routière, a déclaré que Le colonel Wachira était stressé après avoir été interrogé sur le meurtre de son subordonné Siwakorn, un autre subordonné très proche de lui, l’a emmené dîner puis lui a loué une chambre d’hôtel pour qu’il y dorme et l’a surveillé.
Ce policier dévoué a attendu que Wachira s’endorme puis est parti. À son retour à 8 heures du matin, il a constaté que Wachira avait disparu. La caméra de surveillance montre qu’il avait quitté l’hôtel par l’escalier de secours vers 4 heures du matin. Il est décédé à son domicile vers 5 heures du matin.
Ce subordonné avait gardé le téléphone portable de Wachira pour qu’il ne soit pas dérangé par des appels téléphoniques et qu’il se repose correctement…
De son côté, Le Département des enquêtes spéciales (DSI) a convoqué les représentants de 65 entreprises pour les interroger après avoir appris qu’elles pourraient être impliquées dans des appels d’offres truqués avec l’entreprise de construction appartenant à Praween Chanklai, alias « Kamnan Nok ».
M. Praween a été arrêté à Nakhon Pathom car l’officier Sivakorn Saibua, de la police routière, a été abattu lors d’un dîner chez lui mercredi dernier.
Le tireur, un proche collaborateur de M. Praween, identifié comme Thananchai ou « Nong Tha Pha » Manmak est mort dans une exécution extrajudiciaire.
Cependant, M. Praween a nié avoir ordonné à son subordonné de tuer Sivakorn dans un moment de colère. Praween était agacé que Sivakorn refuse de promouvoir son neveu policier.
M. Praween a hérité de l’entreprise de construction de son père, un ancien chef du Tambon Takong qui a créé la P Raweekanok Construction Company. Elle a remporté plusieurs marchés publics (routes, bâtiments, ponts, services de dragage de canaux, etc.) à Nakhon Pathom et dans plusieurs provinces voisines.
M. Praween a ensuite créé une autre société, la P Phatanarungrod Construction Company.
Le Capitaine Pol Surawut Rangsai, en charge des fraudes aux marchés publics, à la DSI a déclaré mardi que les deux sociétés appartenant à Praween pourraient avoir biaisé des soumissions d’offres pour des projets d’agences gouvernementales.
L’enquête menée par les analystes financiers a également montré que les soldes des comptes des sociétés de M. Praween étaient anormaux.
Depuis 2015, les deux sociétés ont remporté des appels d’offres sur 1 300 marchés publics pour plus de 70 milliards de bahts, alors que les actifs des sociétés valent entre 100 et 200 millions de bahts, a déclaré le capitaine Surawut.
La division a également délivré des mandats contre 65 entreprises qui avaient répondu aux appels d’offres sur des projets routiers en 2017 pour les interroger lundi 18 après avoir découvert des irrégularités, a-t-il indiqué.
Une transaction financière entre M. Praween et le tireur a été découverte. Mais aussi, au moins six policiers présents à la fête ont reçu ou envoyé des transferts inhabituellement importants (juste après l’exécution) que l’on soupçonne liés aux évènements de mercredi dernier.
