Les partis United Thai Nation (UTN – Prayut), Pheu Thai et Move Forward snobent la suggestion du sénateur Jadet Insawang d’un gouvernement d’union nationale (sans le MF ?) au cas où le pays serait confronté à une nouvelle crise politique.
Le ministre du Cabinet du Premier ministre, Thanakorn Wangboonkongchana, en sa qualité de numéro 2 de l’UTN, a déclaré que Sen Jadet était allé trop loin, même si sa suggestion visait à faire passer les intérêts du pays en premier.
Le parti Move Forward (MFP) a remporté le plus grand nombre de sièges à la Chambre et travaille toujours à la formation d’une nouvelle coalition, de sorte que tout le monde doit respecter le droit du parti à diriger, a déclaré M. Thanakorn.
Au cas où le MFP n’y parviendrait pas, il faut permettre au Pheu Thai, arrivé deuxième de tenter sa chance plutôt que de passer à un gouvernement d’union nationale, a-t-il déclaré. Thanakorn a aussi démenti les rumeurs selon lesquelles Chan-o-cha aurait déclaré aux députés UTN qu’il était convaincu que le parti ferait partie du nouveau gouvernement, affirmant que c’était totalement faux.
L’UTN ne compte que 36 députés et devrait siéger sur les bancs de l’opposition, tandis que le général Prayut est un gentleman qui a toujours insisté sur le fait que « désormais », tout devra se faire de manière démocratique, a-t-il déclaré. »
L’alliance dirigée par le MFP compte plus de 300 sièges à la Chambre et devrait être soutenue par tout le monde dans ses efforts pour former un gouvernement, a déclaré un chef Pheu Thai, Phumtham Wechayachai.
Un député Pheu Thai, Worawat Ua-apinyakul, a exclu la possibilité de former un gouvernement d’union nationale, affirmant que la question ne devrait plus être discutée.
La suggestion de Sen Jadet était son opinion personnelle, pas celle du Sénat, a déclaré M. Rangsiman, du MFP, ajoutant qu’un certain nombre de sénateurs ont accepté de soutenir le MFP et son chef.
De son côté, le principal intéressé, Pita a déclaré : « Si la volonté du peuple n’est pas respectée et qu’un système est choisi qui va à l’encontre de leurs souhaits, comme cela a été constamment le cas, alors ce sera le point de départ du conflit. »
Sen Jadet a dit qu’il est conscient que son idée est prématurée ; mais comme la formation d’un nouveau gouvernement prend plus de temps que d’habitude, ce serait utile de commencer à préparer la réconciliation nationale. Il oublie de dire que le processus prend du temps parce que la commission électorale laisse pourrir la situation en ne donnant pas le nom des députés validés.
Les universitaires et observateurs ne sont pas dupes et sont très sévères vis à vis des efforts du régime. Cet appel à un gouvernement d’union nationale n’est pas une offre de paix mais une provocation grossière. pour Erich Partpart (ThaiEnquirer).
Khemthong Tonsakulrungruang, de l’Université de Chulalongkorn, soutient qu’un tel appel à un gouvernement d’union nationale pourrait même être considéré comme une tentative de renverser le système de la monarchie constitutionnelle.
Un autre professeur de droit de Chula, Pornson Liengboonlertchai, a souligné qu’un appel à un gouvernement d’union nationale précède souvent un coup d’État,
De son côté, Le sénateur provocateur Kittisak Ratanawaraha, nommé par la junte, a averti que si le chef MFP, Pita Limjaroenrat, devenait Premier ministre, le chaos s’ensuivra probablement. « Le pays sera englouti par les flammes », a-t-il souligné.
Ce qui arrivera aussi si Pita est empêché.
Kittisak a en outre déclaré que les royalistes et « les gens qui aiment le pays » sont prêts à entrer dans Bangkok pour protester contre le MFP et Pita. Kittisak a expliqué que les amendements proposés par Pita à la loi de lèse-majesté, l’amnistie pour les « délinquants politiques » et sa politique étrangère entraîneraient inévitablement des conflits internes et externes. Selon lui, « les Thaïlandais seraient poussés à s’entre-tuer ».
Le sénateur Kittisak a également déclaré qu’en cas de conflit et d’affrontements, il y a une possibilité d’un autre coup d’État, semblable à celui de mai 2014.
Il a affirmé que la plupart des sénateurs ne voteraient jamais pour Pita en tant que Premier ministre parce qu’ils pensent que si le MFP arrivait au pouvoir, cela entraînerait une escalade des conflits. Il a déclaré que l’intention des sénateurs était d’empêcher les Thaïlandais de s’entre-tuer.
Il a également averti que « certains politiciens » pourraient devoir fuir le pays, comme ce qui s’est passé dans le passé et a affirmé que les États-Unis soutenaient le MFP. Ajoutant que la politique étrangère de Pita contrarierait la Chine, la Russie et l’Arabie saoudite, ce qui nuira à la Thaïlande qui devrait maintenir sa neutralité.
Le sénateur, loin d’être une oie blanche, a fait face à des accusations la semaine dernière pour voies de fait et intrusion. Il a été accusé d’avoir engagé des nervis qui ont agressé des moines et des villageois à l’intérieur d’un temple à Phichit le 6 avril. L’incident s’est produit à cause d’un différend sur les biens du temple.
On peut sourire en lisant les outrances de Kittisak mais c’est ce genre de personnes, souvent visées par la justice pour d’autres raisons, qui attisent les conflits menant invariablement au coup d’état. On l’a vu avec Suthep et Sondhi, ces « idiots utiles » délinquants savent mettre le feu au pays pour le bénéfice des « très puissants ».
Kittisak
