Le Premier ministre Srettha Thavisin a appelé à une répression sévère de la corruption suite à un incident au cours duquel un tronçon de route à Bangkok s’est effondré sous le poids d’un camion surchargé. Le camion est soupçonné d’avoir été autorisé à circuler en raison de pots de vin versés à la police. Ce système a provoqué deux accidents en début de semaine sur la très fréquentée Sukhumvit. Cette artère perpétuellement encombrée en temps normal crée des embouteillages inextricables lorsqu’elle est carrément fermée.
La réponse du Premier ministre a été déclenchée par des rumeurs selon lesquelles un autocollant vert en forme d’étoile avec un B imprimé dessus, visible sur le pare-brise du camion, serait un symbole prouvant que les entreprises ont déjà versé le pot de vin à la police leur permettant de circuler tout en étant surchargés sans inspection.
Le camion à 10 roues, lourdement chargé, a endommagé mercredi matin une dalle de béton recouvrant une tranchée de câbles souterrains dans le district de Phra Khanong. Cet incident, survenu près de Soi Sukhumvit 64/1, était le deuxième du genre. Un problème similaire s’est produit mardi à Ratchaprarop.
Les deux événements ont blessé des automobilistes, un SUV et son conducteur étant coincés mardi dans un trou sur la chaussée. Sukumvit a été fermée pendant environ 12 heures.
Le camion en cause cette semaine transportait plus de 61 tonnes de matériaux de construction le 12 juillet, a déclaré le gouverneur de Bangkok, Chadchart Sittipunt. Chadchart.
Lors de l’incident de mercredi il transportait 37,45 tonnes, au-dessus de la limite de 25 tonnes, selon le conseiller municipal de Bangkok, Sarawut Ananchon.
La police laisse donc circuler en plein Bangkok des camions très largement plus lourds que la limite requise et les routes n’y résistent pas. Ce fait est établi.
Chadchart a déclaré que le conducteur serait poursuivi conformément à la loi pour l’incident du 12 juillet et celui de cette semaine et qu’il plaiderait en faveur d’un amendement de la loi afin qu’à l’avenir, les propriétaires de camions en surpoids puissent également être poursuivis. En effet, les patrons ont tendance à laisser les employés porter le chapeau.
Le conducteur risque une peine de prison pouvant aller jusqu’à six mois et une amende de 10 000 bahts.
Chadchart a également ordonné l’inspection des 909 tunnels utilitaires sous les routes de Bangkok pour s’assurer que leur construction est conforme aux normes afin d’éviter que de tels incidents ne se reproduisent.
Maintenant reste à prouver que la police agit non par incompétence mais parce qu’elle est corrompue.
Pour lutter contre le problème des camions illégalement surchargés, le ministère des Transports, l’Administration métropolitaine de Bangkok (BMA) et le Département des autoroutes disent unir leurs forces. Le Premier ministre thaïlandais les a exhortés à atténuer l’impact de la corruption à Bangkok.
Le scandale des autocollants est bien connu et la presse l’a déjà expliqué souvent mais rien n’y fait. Les chefs de la police passent, la corruption demeure.
Le Metropolitan Police Bureau (MPB) a ouvert une enquête pour déterminer si le camion à 10 roues était responsable de l’incident de mercredi, s’il s’agissait de paiements illicites et quelle était la signification de l’autocollant suspect. Cela a été annoncé par le colonel de police Witthawat Chinkham, mais peu de Thaïlandais écoutent encore ce que dit la police.
L’attitude de la police a été fortement critiquée mercredi car elle n’a pas pesé le camion tombé dans le trou qu’il a créé. La pesée a été effectuée par la BMA.
Une commission a été créée mercredi pour enquêter sur le poids excessif du camion et sur toute implication potentielle dans des affaires de corruption. Le général Torsak Sukvimol, chef de la police nationale thaïlandaise , a souligné que des preuves concrètes étaient nécessaires pour étayer les accusations de corruption, car de telles allégations ont terni la réputation des forces de police.
Si la police choisit de simples autocollants apparemment anodins, c’est bien pour pouvoir dire, comme Torsak, que les preuves manquent.
Le président de l’Association des transports terrestres de Thaïlande (LTAT), Apichart Pairoonrueng, a confirmé que l’autocollant vert permet aux poids lourds de dépasser les limites de poids réglementaires et circuler en dehors des heures autorisées dans la ville. Sans cette vignette, ces camions ne pourraient pas passer à certains carrefours où des contrôles de police sont souvent établis.
Torsak pourra nier car un autocollant vert ressemble à tout autre autocollant vert.
Apichart a ajouté que l’autocollant vert est attribué en échange de pots-de-vin versés à la police et aux responsables de la BMA. Il permet aux camions de transporter de la terre vers et depuis les chantiers de construction à travers Bangkok sans se soucier de l’intervention de la police.
Concernant le B sur l’autocollant vert, les spéculations vont bon train.
Enfin, Apichart a souligné le fait que la BMA ne dispose pas de pont bascule pour les camions.