Il s’agit d’un premier article sur un évènement important en Birmanie et qui impacte la Thaïlande. La situation va évoluer.
Un groupe de policiers birmans et de responsables de la ville de Myawaddy auraient atterri sur le territoire thaïlandais à bord d’un avion d’évacuation d’urgence. La ville frontière serait tombée aux mains de l’Union nationale Karen (KNU) et des forces anti-junte.
Un avion militaire birman ATR 72-600 a atterri à l’aéroport de Mae Sot, dans la province de Tak. Le ministère des Affaires étrangères de la junte avait fait une demande au gouvernement thaïlandais. Un certain nombre de responsables de la junte ont également fui par voie terrestre vers le pont de l’amitié entre la Thaïlande et le Myanmar à Tak. Tous demandent l’asile en Thaïlande au moins temporaire, le temps de pouvoir rentrer en Birmanie par avion. Certains sont des criminels de guerre.
On ne sait pas comment l’armée thaïlandaise, proche de son homologue birmane, d’une part, et comment le gouvernement thaïlandais qui souhaitait avoir une approche plus démocratique, d’autre part, vont gérer ce dossier brûlant.
On ne sait pas si les « réfugiés » sont de simples petits fonctionnaires de Myawaddy ou si certains dirigeants de la junte commencent à fuir vers la Thaïlande. On sait que l’Inde renvoie les officiers birmans qui fuient. Le Bangladesh et la Chine n’en veulent pas sur leur sol. Est-ce que la Thaïlande va ouvrir ses bras aux bourreaux birmans ?
Le 7 avril, les médias en thaï ont fait état de l’évolution des combats entre l’armée birmane et l’opposition. Les soldats de l’Union nationale Karen (KNU) et les Forces de défense du peuple (PDF) se seraient emparés du quartier général tactique de l’armée birmane à Ban Pang Kan, province de Myawaddy, en face de Tha Sai Luat, district de Mae Sot, Tak. Les forces opposées à la junte auraient pris la zone du bataillon 275 à Myawaddy, qui est le plus grand camp militaire de la région.
Alors que l’opposition contrôle toute la région de Myawaddy, des fonctionnaires relevant de l’armée, des douanes, de l’immigration, de l’administration provinciale de Myawaddy etc. se sont réfugiés sur un territoire encore tenu par le colonel Maung Chi Tu. Là, se trouvait un avion ATR 72-600 qui a permis à certains de fuir après avoir demandé l’autorisation aux autorités thaïlandaises. Un tel aéronef (franco-italien) possède environ 70 sièges.
D’autres fonctionnaires devraient traverser le pont de l’amitié.
On ne sait pas si Myawaddy est complètement tombée mais il semble bien que c’est le cas.
Selon certaines sources, l’avion, civil, transportait des officiers militaires et leurs familles. Il y aurait eu trois rotations.
Par ailleurs, Selon ThaiPBS, la junte birmane demande autre chose au ministère thaïlandais des Affaires étrangères. Cela concerne LE RETOUR. La junte souhaite faire passer 617 ressortissants du Myanmar, dont 67 officiers militaires, 410 sous-officiers et 81 membres de leur famille, qui attendent au pont de l’amitié entre la Thaïlande et le Myanmar. La junte voudrait que ces gens qui lui sont fidèles puissent entrer en Thaïlande puis prennent un avion à Mae Sot pour retourner à Naypyidaw, la capitale de la Birmanie
Selon d’autres sources, l’avion birman qui a atterri la nuit dernière à Mae Sot était vide.
Le gouverneur de Tak, Somchai Kitcharoenrungroj, a ordonné aux autorités de surveiller de près la situation à la frontière, au cas où des ressortissants du Myanmar tenteraient de fuir le conflit interne vers Tak. On ne sait pas si ces Birmans indésirables sont des civils ou des militaires liés à la junte. Ou les deux.
Selon les observateurs comme Saksith Saiyasombut de CNA Cet épisode met une fois de plus à l’épreuve la position de la Thaïlande à l’égard du gouvernement militaire du Myanmar depuis le coup d’État de 2021. Beaucoup reprochent au gouvernement thaïlandais et à l’armée de s’être rangés du côté de l’armée birmane, adepte des coups d’état comme l’armée thaïlandaise.
Lundi après-midi, les dernières nouvelles restent contradictoires.
Le Premier ministre Srettha Thavisin a confirmé lundi qu’un avion birman transportant des civils évacués de la ville birmane de Myawaddy a atterri dimanche à 22 h à l’aéroport de Mae Sot, Tak. Aucune arme n’était à bord.
Le vice-ministre thaïlandais des Affaires étrangères J Sangmanee a écrit que le ministère
avait reçu une « demande pour faire atterrir un avion civil (à Mae Sot) transportant des objets diplomatiques », sans personne à bord.
Selon Khaosod, l’avion de la junte birmane fuyant Myawaddy transportant des soldats, des policiers et des fonctionnaires n’a pas encore atterri en Thaïlande lundi. Il est bloqué à l’aéroport de Myawaddy après que l’Union nationale Karen a refusé de permettre à l’avion militaire de décoller. Ceci ne contredit pas que des civils auraient fui hier. Un rapport du site de suivi des vols montre bien qu’un avion a décollé de Myawaddy pour atterrir à Mae Sot, 3 km plus loin, hier.
Selon Thainewsroom et Naewna (proche de la police thaïlandaise), environ 400 soldats de la junte birmane se sont rendus avec leurs armes aux combattants de l’Union nationale Karen (KNU) et des Forces de défense du peuple (PDF) qui ont complètement capturé la ville de Myawaddy.
Toujours selon Naewna la junte birmane a contacté les autorités thaïlandaises pour leur demander d’utiliser l’aéroport de Mae Sot afin que leurs responsables puissent s’y réfugier, car elle (la junte) pourrait monter une contre-offensive pour reprendre Myawaddy. Si cela se produisait, ce serait une guerre sans merci à la frontière et les fonctionnaires de la junte préfèrent fuir. La junte ne s’inquiète pas des civils.
La majeure partie du commerce terrestre du Myanmar avec la Thaïlande passe par Myawaddy.
Les médias du Myanmar voient là un affaiblissement continu des capacités militaires et une baisse du moral de l’armée officielle. Ils ont ajouté que la chute de Myawaddy est considérée comme une victoire importante pour tous les citoyens du pays.
