
Un nouveau décret d’urgence est entré en vigueur dimanche en Thaïlande, imposant aux institutions financières, aux opérateurs de télécommunications et aux propriétaires de plateformes de médias sociaux de partager la responsabilité de lutter contre les escroqueries. Ce décret vise à protéger les citoyens contre les pertes d’actifs dues aux fraudes par appels téléphoniques et canaux électroniques. Les institutions financières doivent révéler des informations sur les comptes et transactions suspects, et geler ces comptes si nécessaire. Les fournisseurs de services téléphoniques doivent filtrer les SMS suspects, tandis que la Commission nationale de radiodiffusion et des télécommunications doit interdire les services télécom liés à des escroqueries.
Les sanctions pour non-respect de ces mesures sont relativement sévères : les entreprises peuvent être condamnées à des amendes allant jusqu’à 500 000 bahts, et les responsables à des peines de prison d’un an et des amendes de 100 000 bahts. Bien sûr, une amende de 500 000 bahts pour AIS, TRUE, LINE, META, etc., reste bien symbolique. Les individus qui ne s’inscrivent pas honnêtement aux services de téléphonie mobile ou qui utilisent les données des personnes décédées à des fins frauduleuses encourent également des peines similaires. Parallèlement, un décret relatif aux entreprises d’actifs numériques a été modifié pour obliger les plateformes d’échange étrangères à obtenir une licence avant d’opérer en Thaïlande, renforçant ainsi le contrôle sur les transactions suspectes.
Entre novembre 2023 et janvier 2025, les autorités thaïlandaises ont saisi environ 1.57 million de comptes mules, utilisés pour transférer des fonds illégaux. Ces comptes sont souvent détenus par des personnes qui, parfois à leur insu, permettent leur utilisation moyennant des gratifications. La Securities and Exchange Commission (SEC) thaïlandaise a adopté des règles strictes pour lutter contre ces comptes et les plateformes de trading de cryptomonnaies peer-to-peer (P2P) non contrôlées. Les sanctions pour encouragement ou gestion de tels comptes peuvent aller jusqu’à trois ans de prison et des amendes de 300 000 bahts.
Les nouvelles règles imposent également aux fournisseurs de services d’actifs cryptographiques de signaler toute activité frauduleuse et de mettre sur liste noire les plateformes illégales. Les banques, entreprises de télécommunications et plateformes de réseaux sociaux doivent mettre en œuvre des politiques préventives, sous peine d’être tenues responsables de cybercriminalité. La SEC et le Bureau numérique thaïlandais (TDO) intensifient leurs programmes de sensibilisation du public et leur coopération interinstitutionnelle pour bloquer les faux comptes et surveiller les contrevenants.
Ces mesures visent à construire un écosystème d’actifs numériques plus sûr en Thaïlande, en limitant les comptes mules et en renforçant la réglementation des activités cryptographiques P2P. Bien que ces règles soient plus strictes, elles devraient contribuer à rétablir la confiance dans les marchés de cryptomonnaies thaïlandais et à protéger les investisseurs des cyberdangers croissants.