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Un tribunal de Bangkok a condamné Parit Chiwarak, un militant pro-démocratie thaïlandais de 26 ans, à deux ans de prison pour lèse-majesté, selon le collectif local d’avocats pour les droits de la personne (TLHR).
Connu sous le surnom de « Penguin », Parit Chiwarak a été poursuivi pour avoir publié sur Facebook une photo du roi Rama X à l’envers accompagnée d’une insulte, fin juillet 2021, période coïncidant avec l’anniversaire du monarque, célébré avec solennité en Thaïlande.
Les juges ont réduit sa peine initiale de trois ans à deux ans en raison de son témoignage jugé utile, a précisé TLHR sur X. L’activiste ne s’est pas présenté au tribunal pour entendre le verdict.
Parit Chiwarak est l’une des figures emblématiques des manifestations massives de 2020 et 2021, menées par les jeunes générations, qui ont réclamé une refonte profonde du système, jugé biaisé en faveur du régime, à savoir la monarchie, l’armée et leurs alliés. Il fait face à 25 accusations de diffamation royale, un record selon le collectif d’avocats.
Depuis les protestations, la loi de lèse-majesté, qui prévoit des peines de prison de trois à quinze ans pour toute insulte visant le roi et sa famille, a été utilisée par les autorités à des fins politiques pour étouffer les voix dissidentes, alertent régulièrement les groupes de défense des droits.
Depuis 2020, plus de 270 personnes ont été poursuivies pour lèse-majesté, d’après TLHR.
Réformer cette loi, l’une des plus sévères au monde, est une revendication majeure du camp pro-démocratie, mais aborder ce sujet, considéré comme tabou, expose à des poursuites judiciaires.
Le tribunal a également émis un mandat d’arrêt contre Parit qui semble toujours « en cavale » puisqu’il ne s’était déjà pas présenté à l’audience du 25 juin. Les rumeurs le disent en lieu sûr à l’étranger ce qui signifie souvent : La France. S’il était arrêté, il ne ressortirait pas de prison avant de nombreuses décennies puisqu’il est poursuivi pour 25 crimes de lèse majesté et que les condamnations s’ajoutent.
L’avocat de Parit, condamné « par contumace », était présent.
Le tribunal ne croit pas la version de Parit selon laquelle les messages illégaux avaient été postés par quelqu’un d’autre. Le tribunal a déclaré que dans ce cas, l’accusé aurait dû les supprimer immédiatement. Le tribunal a également rejeté l’affirmation du militant selon laquelle le message, invitant les gens à porter du noir, n’était qu’un geste symbolique en faveur de la réforme de la monarchie.