Le tribunal pénal a émis un mandat d’arrêt contre l’un des principaux leaders des dissidents M. Parit Chivarak, ou Penguin, qui n’a pas répondu à une convocation pour entendre le verdict dans une affaire de crime de lèse-majesté, ou article 112 du Code pénal, et de délits informatiques.
Une célébrité d’Internet a confirmé qu’il avait fui, selon le journal Naewna, proche de la police, du 25 juin.
Bien que les procureurs et l’avocat de l’accusé se soient présentés au tribunal à l’heure convenue, Penguin n’est jamais venu. Son avocat a déclaré au juge qu’il ne savait pas ce qui avait empêché Parit de venir et qu’il ne parvenait pas à le joindre.
Précédemment, Parit avait nié les accusations et avait été libéré sous caution mais, maintenant, les juges emprisonnent de plus en plus souvent les dissidents en préventive.
En délivrant le mandat d’arrêt, le tribunal a déclaré que l’accusé ne s’était pas présenté à sa convocation. L’audience a été reportée au 31 juillet 2024 à 9 heures. Rien ne dit que Penguin se présentera.
En effet, un peu plus tard, la célébrité d’Internet Jjookklong3 a posté un message sur X confirmant que Parit s’était enfui. On s’inquiète maintenant pour son « garant » (il faut un garant lorsqu’on est en liberté sous caution). On se demande ce que risque le garant, professeur à l’Université Thammasat.
« Aujourd’hui, ce n’est que le premier des 25 cas auxquels Penguin est confronté, il est logique qu’il prenne la fuite », a écrit Jjookklong3.
Dans la justice thaïlandaise, les sentences s’ajoutent. Ainsi, si Penguin est condamné 25 fois à 5, 10 ou 15 ans de prison pour des prises de paroles jugées illégales, cela représentera 125, 250 ou 375 ans de prison. A chaque prise de parole qui n’a pas l’heur de plaire au régime, il risque 15 ans de prison.
Jjookklong3 ne dit pas ce que signifie « fuir ». En Thaïlande ou à l’étranger ? En Thaïlande, il devrait se faire arrêter si la police cherche de façon sérieuse. Dans un pays voisin il risque de se faire assassiner, comme beaucoup d’autres dissidents. Dans des pays comme la France (celle d’avant le 7 juillet), les opposants ne risquent rien mais se languissent de leur patrie.