
Pichai et son homologue américain
Les négociations commerciales entre la Thaïlande et les États-Unis n’ont pas encore abouti à un accord définitif, comme l’a déclaré le ministre thaïlandais des Finances, Pichai Chunhavajira, à son retour de Washington. Ces pourparlers bilatéraux visaient à désamorcer les tensions croissantes autour du déséquilibre commercial entre les deux pays. En l’absence d’un compromis d’ici mercredi 9 juillet, Washington menace d’imposer une taxe douanière de 36 % sur les importations thaïlandaises, mettant fin à une suspension provisoire de 90 jours qui maintenait jusqu’alors un taux de base de 10 %.
Les États-Unis représentent le principal marché d’exportation de la Thaïlande en 2023, absorbant 18,3 % de ses exportations totales, soit environ 55 milliards de dollars. Toutefois, les autorités américaines s’inquiètent de leur déficit commercial de 45,6 milliards de dollars vis-à-vis du royaume, qu’ils cherchent à réduire par des ajustements tarifaires.
Face à la pression, le gouvernement thaïlandais réaffirme sa volonté de parvenir à un accord équilibré. Une nouvelle proposition a été transmise dans l’urgence par Pichai dimanche 6. Celle-ci s’engage à réduire l’excédent commercial thaïlandais de 70 % sur cinq ans et à atteindre l’équilibre d’ici sept à huit ans. Bangkok plaide pour le maintien d’un taux douanier de 10 %, tout en se disant prête à accepter un taux entre 10 % et 20 %. L’offre révisée devrait être formellement soumise avant le mercredi 9 juillet.
Dans une tentative de désamorcer la situation, la Thaïlande avait déjà également proposé plusieurs mesures concrètes. Parmi celles-ci figure un meilleur accès aux produits américains sur son marché, des efforts accrus pour contrer le transbordement illégal de marchandises chinoises, ainsi que des investissements thaïlandais aux États-Unis pouvant générer de nouveaux emplois. Elle a également exprimé sa volonté d’augmenter ses importations de gaz naturel américain et de réduire les droits de douane sur le maïs en provenance des États-Unis.
En dépit de l’impasse actuelle, les deux parties semblent déterminées à trouver une solution mutuellement avantageuse. Cependant, les tensions restent vives, d’autant plus que l’administration Trump envisage de limiter les exportations de puces utilisées dans l’IA vers la Thaïlande et la Malaisie, pour contrer leur détournement supposé vers la Chine.
Le Vietnam aurait déjà signé son accord avec l’administration Trump. Si la Thaïlande ne parvient pas à rattraper le bon wagon, ses concurrents en profiteront pour imposer leurs produits, souvent déjà moins chers.