
suite de cette affaire :
Paul Chambers a déposé un nouvel appel contre la révocation de son visa, arguant que l’immigration a illégalement modifié le document initial. Il souligne également des irrégularités dans l’ordonnance, notamment l’absence de date et d’heure, et une erreur dans la signature.
Les avocats soulignent également le manque de détails, l’absence d’autorité légale du commissaire à l’immigration pour révoquer un visa, et le défaut d’examen des preuves avant la décision de révocation. Chambers nie les accusations de crime de lèse-majesté et clame son innocence, invoquant son droit à la présomption d’innocence.
La région 3 de l’ISOC a déposé une plainte pour lèse-majesté contre Chambers, basée sur un texte promotionnel pour un webinaire universitaire. Le texte, publié par l’ISEAS–Yusof Ishak Institute de Singapour, mentionnait Chambers comme intervenant. Chambers affirme n’avoir ni écrit ni publié ce texte. La plainte a été déposée par le général de division Chaidaen Kritsanasuwan, directeur adjoint de l’ISOC Région 3, à la suite d’une publication Facebook d’Assadang Yomnark dont les actions interrogent.
L’ISOC Région 3 a demandé à l’Université Naresuan d’enquêter sur Chambers et le Centre d’études communautaires de l’ASEAN, exigeant des informations détaillées sur son parcours, son poste, et ses activités. Napisa Waitoolkiat, directrice du Centre, a remis en question la pertinence de ces demandes et a souligné que Chambers n’était pas l’auteur du texte incriminé. Elle a également demandé des éclaircissements sur les ordres de l’ISOC et leur fondement juridique.
La commission parlementaire des forces armées a interrogé l’ISOC sur la pertinence de cibler Chambers plutôt qu’Assadang, qui a traduit et partagé le contenu. Puangthong Pawakapan, professeure de sciences politiques, a proposé une retraduction du texte et demandé une réévaluation de la plainte. L’ISOC a justifié ses actions en se référant à la loi de 2008 sur l’organisation du ministère de la Défense, mais la commission parlementaire conteste et demande à L’ISOC des clarifications supplémentaires.
On comprend donc que ce n’est pas l’armée qui a porté plainte contre Chambers, mais l’ISOC. Le Commandement des opérations de sécurité interne (ISOC) est la branche politique des forces armées royales thaïlandaises. De 1960 à 1980, il a réprimé les groupes de gauche, dont les communistes, et a été impliqué dans des atrocités contre des civils. Après le coup d’État de 2006, la junte a transformé l’ISOC en un état dans l’état. Après le coup d’État de 2014, Prayut a confirmé l’importance de l’ISOC. Outre des missions de police politique à Bangkok, l’ISOC est très actif dans le Sud.