À Phuket, l’alerte sur la gestion des déchets revient comme un marronnier. Et une fois encore, les autorités locales tirent la sonnette d’alarme sans que la situation n’évolue réellement. Le maire de Phuket City, Supachok La-ongpetch, a exprimé sa frustration face à une crise qui s’aggrave depuis des années : l’île produit désormais 1 200 tonnes de déchets par jour, un volume que la municipalité n’a plus les moyens d’absorber.
Le constat est toujours le même. L’unique incinérateur de l’île ne peut traiter que 500 tonnes quotidiennes, soit à peine 40 % du total. Le reste finit dans des décharges déjà saturées, qui s’étendent à un rythme jugé « insoutenable ». Et avec l’arrivée de la haute saison touristique, le maire s’attend à atteindre 1 500 tonnes par jour d’ici la fin du mois. Rien de nouveau sous le soleil de Phuket, si ce n’est que la montagne de déchets continue de grimper.
Lors d’une réunion avec le gouverneur Nirat Pongsitthithavorn, Supachok a rappelé que la loi impose à chaque administration locale de gérer ses propres déchets. Pourtant, la municipalité de Phuket — 72 000 habitants — continue de traiter ceux des 19 administrations locales de l’île, soit une population provinciale qui peut grimper à un million de personnes en haute saison. Une équation intenable.
Le maire accuse clairement les autres administrations de « rester sur la touche ». Depuis des années, la municipalité demande aux districts voisins de réduire les déchets à la source. Mais les retours sont jugés « insuffisants ». Même la question des tarifs n’avance pas : le traitement est facturé 520 bahts la tonne, un tarif figé depuis 2009. La municipalité propose depuis l’an dernier de passer à 725 bahts, puis 850 bahts, pour inciter à produire moins. La plupart des administrations refusent de signer.
Le gouverneur promet désormais de « forcer » les autres bureaux locaux à prendre leurs responsabilités, voire à gérer eux-mêmes leurs déchets. Une réunion de suivi doit être organisée ce mois-ci. Là encore, une promesse déjà entendue.
Pendant ce temps, seuls 10 % des déchets de Phuket sont recyclés, et 60 % sont des biodéchets, selon le Pollution Control Department. Autant de leviers potentiels… mais toujours pas activés.
Le conseil municipal actuel avait été élu en promettant de « régler définitivement » la crise des déchets. Pour l’instant, la seule chose qui augmente, ce sont les tonnes de détritus.
On ne sait pas si ce genre d’information est de nature à attirer les touristes étrangers vers une destination qui se veut l’une des plus glamour du monde.
