Alors que la coalition dirigée par Move Forward possède une large majorité à la chambre (313 sur 500 députés), le parti est convaincu que les sénateurs auront une opinion positive du parti une fois qu’ils liront le protocole d’accord (MoU) ou plateforme programmatique sur laquelle les partis de la coalition se sont entendus, a déclaré Chaithawat Tulathong secrétaire général du Move Forward.
Chaithawat a déclaré avoir eu des discussions avec un groupe de sénateurs inquiets. Il a affirmé qu’après le rendez-vous, les sénateurs sont mieux disposés vis à vis du parti Move Forward.
Il a déclaré qu’après une réunion extraordinaire du Sénat demain mardi, les sénateurs devraient tenir une réunion informelle pour discuter de l’élection au poste de Premier ministre de Pita Limjaroenrat.
Le fameux MOU de la coalition devrait être finalisé ce lundi.
Avec la coalition actuelle à la Chambre, le parti Move Forward a besoin d’au moins 63 voix de sénateurs pour que Pita devienne le 30e Premier ministre thaïlandais, avec au moins 376 voix de députés et de sénateurs cumulés.
Si les sénateurs s’abstiennent, le processus démocratique est bloqué et Prayut, honni par 85 % de la population, restera premier ministre par intérim pendant au moins un an.
LE chef de l’Association thaïlandaise des condominiums, M. Peerapong Jaroon-ek, a déclaré le 21 mai que le secteur privé est certain que les sénateurs soutiendront le chef de Move Forward, Pita Limjaroenrat, au poste de Premier ministre, car ils n’oseraient pas s’opposer à la volonté du peuple.
Peerapong prévoit également une amélioration économique et sociale après la formation du nouveau gouvernement, ce qui renforcera la confiance des investisseurs thaïlandais et étrangers.
« S’il vous plaît, mettez en place un gouvernement au plus tôt. Si le budget 2024 est retardé, les nouveaux investissements et les décaissements budgétaires tarderont également. « Je suis certain que personne ne veut voir les conflits se reproduire car nous avons déjà beaucoup souffert », a-t-il déclaré.
Il sous entend que les sénateurs pourraient voté pour Pita afin d’éviter un blocage économique du pays.
Peerapong a salué l’accent mis par Move Forward sur l’amélioration du niveau de vie des Thaïlandais ce que le gouvernement précédent avait négligé.
Mais Pheu Thai se démarque dans la gestion économique en ayant précédemment détenu des portefeuilles économiques.
Peerapong ajoute cependant : « Ce qui est inquiétant, c’est le bond du salaire minimum journalier de de 337 bahts à 450 bahts, un bond d’environ 30%. Nous exhortons le gouvernement à l’augmenter graduellement de 10% par an.
« Si Pheu Thai est en charge du Corridor économique oriental (CEE), cela accélérera divers projets tandis que le nouveau gouvernement est invité à stimuler les exportations, a-t-il déclaré.
Du côté des pessimistes, Phichai Ratnatilaka Na Bhuket, expert politique à l’Institut national d’administration du développement (Nida), explique que le MFP a la légitimité pour former un gouvernement et que son chef, Pita Limjaroenrat, a le soutien des électeurs et a acquis une reconnaissance internationale. « Avec le MFP à la tête du gouvernement, la politique se stabilisera tandis que la démocratie prospérera et que l’économie ira de l’avant. La Thaïlande sera tenue en haute estime à l’international « , a-t-il déclaré.
Mais si le MFP ne parvient pas à former un gouvernement de coalition parce que les sénateurs refusent de voter pour Pita le pays sera divisé et les conflits entraîneront un ralentissement économique et une mauvaise image du pays, a déclaré M. Phichai.
Sans gouvernement MFP, le parti Pheu Thai et Paetongtarn Shinawatra tenteront leur chance, mais il n’y a aucune garantie que les sénateurs voteront pour elle, a-t-il déclaré.
De plus, le Pheu Thai pourrait ne pas être en mesure d’intégrer les partis Palang Pracharath et Bhumjaithai dans sa coalition, car il devra faire face à la résistance des groupes de chemises rouges, a-t-il déclaré.
La division et le conflit pourraient déclencher un coup d’État, permettant à l’armée d’intervenir et de prendre le pouvoir, renvoyant le pays dans une spirale mortifère, a-t-il déclaré.
Le chef de l’armée Narongpan Jittkaewtae a déjà expliqué que toute action de l’armée ne pourra être qualifiée de coup d’état car ce vocable est maintenant prohibé. Il s’agira d’opérations de maintien de la paix et de l’ordre comme Narongpan s’y est engagé.
Une source de l’armée a déclaré qu’un autre coup d’État est peu probable même si le MFP ne peut pas former de gouvernement, ce qui pourrait déclencher des manifestations de ses partisans. « Cependant, il reste à voir comment l’armée maintiendra l’ordre sans avoir à organiser un coup d’État », a déclaré la source.
On se rend compte que, du côté du PT comme de MF, les militants ont gagné en influence et interpellent les dirigeants directement sur les réseaux sociaux.
Yutthaporn Issarachai, de la Sukhothai Thammathirat Open University, a déclaré « Le MFP doit se plier aux exigences de ses militants. Sur la question de la loi 112 [lèse-majesté], si le MFP insiste pour réviser la loi, il se mettra les sénateurs et les autres partis à dos. « Mais si le parti renonce, il affrontera ses militants en ligne », a déclaré M. Yutthaporn. Et perdra sa crédibilité.
Les partis de la coalition confirment que la réforme de la loi 112 n’apparaît pas dans le MOU.
Mais les 14 millions d’électeurs du MF ont clairement donné mandat au parti pour réformer cette loi. Si les citoyens voulaient simplement une augmentation de salaire, ils pouvaient voter PT plus expérimenté dans ce domaine.
Ainsi, le « Front uni de Thammasat » (UFTD), affilié au groupe anti-establishment Ratsadon, organise un rassemblement devant le parlement thaïlandais ce mardi à 17 heures, pour faire pression sur le Sénat. Il n’est pas certain que cela sera de nature à convaincre les sénateurs.
L’UFTD a expliqué sur sa page Facebook dimanche que les résultats des récentes élections reflètent les aspirations du peuple qui veut voir du changement.
« Il semble que certains sénateurs ne soient pas d’accord avec les aspirations du peuple et veulent empêcher le changement par tous les moyens », a déclaré l’UFTD dans son message.
Le Sénat doit se réunir mardi en session extraordinaire. Plusieurs sénateurs ont clairement indiqué qu’ils s’abstiendraient de voter pour Pita au poste de Premier ministre, en raison de la politique du parti visant à modifier la loi 112.
Mais les manifestations ont déjà commencé. C’est un groupe de monarchistes radicaux en jaune qui a ouvert le bal dimanche à Ayutthaya au marché de Chao Prom pour montrer son opposition à l’amendement de la loi 112. Un autre groupe arborant des vêtements rouges s’est présenté pour les chasser, ce qui a conduit à une dispute, mais des policiers sont intervenus et ont empêché tout problème, a déclaré le journal Matichon.
Le groupe rouge opposé au rassemblement pro-monarchie a déclaré que le peuple d’Ayutthya aime la monarchie, mais ce rassemblement de jaunes est une tentative de semer le trouble alors même que le vainqueur des élections essaie toujours de former un gouvernement.
Ils ont ajouté que cette décision pourrait déclencher le chaos dans le pays, dans ce cas Prayut resterait premier ministre par intérim très longtemps.
Cependant, Mme Kanlayani Chuprang, ou tante Ayutthaya, a déclaré que son groupe de chemises jaunes veut protéger la monarchie et empêcher toute modification de l’article 112. « Que le parti Move Forward ait remporté les élections, c’est vrai, mais nous voulons nous opposer à la modification ou à la suppression de l’article 112 », dit-elle.
Elle a averti que si cet amendement est initié, des groupes pro-monarchie se rassembleront pour protester à Bangkok. Entraînant peut-être une réaction de l’armée qui reste à définir.
