Le ministre du Travail Phiphat Ratchakitprakarn s’est engagé à augmenter le salaire minimum à un niveau approprié l’année prochaine, mais le seuil de 400 bahts par jour ne s’appliquerait pas à tous les secteurs car certains, comme le tourisme, dépassent déjà ce montant.
M. Phiphat a déclaré que le ministère étudiait et discutait d’un taux approprié avec les employeurs et les représentants des employés, notamment la Fédération des industries thaïlandaises et la Chambre de commerce thaïlandaise.
Plutôt que de proposer un taux fixe de 400 bahts, il a déclaré que le niveau serait ajusté en fonction du taux d’inflation, du coût de la vie, ainsi que de la province et du type d’industrie.
L’étude devrait être terminée en novembre, avec un nouveau salaire minimum annoncé comme « cadeau du Nouvel An » pour les travailleurs à partir de janvier de l’année prochaine, a déclaré M. Phiphat.
La pratique du « cadeau de Nouvel An » de la part d’un gouvernement tout puissant pour la population montre l’état d’esprit des classes dirigeantes alors que cette augmentation de salaire est simplement le résultat du vote du peuple lors des élections de mai 2023. Les ministres ne font que leur travail et n’offrent aucun « cadeau » aux travailleurs.
Comme une augmentation du salaire minimum s’appliquerait aux travailleurs quelle que soit leur nationalité, le ministère se concentrera sur le perfectionnement et la reconversion des employés thaïlandais pour répondre à la demande des employeurs, en particulier pour les métiers réservés aux ressortissants thaïlandais, a-t-il déclaré.
Si le gouvernement devait priver de l’augmentation de salaire tous les secteurs ouverts aux étrangers, il montrerait son caractère discriminatoire qui n’était pas annoncé dans la campagne électorale.
Cela dit, en suppliant les migrants de venir travailler chez elle, la Thailande se met déjà en situation délicate et, dans la réalité, les étrangers sont relativement bien payés dans les grandes entreprises « en tension ». Les cas de maltraitance et d’esclavage sont observés dans des structures plus petites voire « familiales ».
Les travailleurs requalifiés se verront garantir un salaire journalier d’au moins 400 bahts, a déclaré M. Phiphat, ancien ministre du Tourisme laissant entendre que les patrons pourraient ne pas respecter la mesure pour les « manœuvres ».
Il a déclaré qu’un taux de référence de 400 bahts n’affecterait pas le segment du tourisme, car de nombreuses entreprises paient déjà les travailleurs qualifiés à un taux supérieur au minimum (320 bahts).
L’industrie du tourisme manque encore d’environ 1 million de travailleurs, soit environ 25 % de moins qu’en 2019, a déclaré M. Phiphat.
Le ministère s’efforcera d’attirer des diplômés possédant des compétences en langues étrangères, telles que l’anglais, pour travailler dans l’industrie du tourisme en proposant des formations de courte durée, a-t-il déclaré. Cette stratégie sera prioritaire, plutôt que d’importer des travailleurs étrangers en Thaïlande comme certaines entreprises l’ont demandé, a déclaré M. Phiphat.
Le département de développement des compétences a formé cette année plus de 280 000 travailleurs de l’industrie du tourisme. Il vise à perfectionner et à recycler au moins 400 000 travailleurs du tourisme en 2024.
Sisdivachr Cheewarattanaporn, de l’Association des agents de voyages thaïlandais, a déclaré que le système d’exemption de visa pour les touristes chinois et kazakhs pourrait ne pas entraîner un afflux immédiat de grands groupes de touristes. Il a déclaré que les voyagistes n’avaient que la moitié du nombre d’employés par rapport à 2019.
La lente reprise des voyages organisés aidera les voyagistes à reprendre progressivement leurs activités l’année prochaine, a déclaré M. Sisdivachr.
En plus de l’augmentation du salaire minimum, le gouvernement devrait également envisager de minimiser les coûts pour les opérateurs, a-t-il déclaré.
Enfin, il faut rappeler que la vraie promesse du Pheu Thai, donc le gouvernement, était d’un salaire minimum de 600 bahts à terme et non 400 bahts. Heureusement, dans des endroits chers comme Bangkok, Phuket, etc, les travailleurs de tous secteurs et de toute origine gagnent souvent déjà 400 bahts.
