Trois hauts fonctionnaires à la retraite ont été nommés par le Premier ministre Srettha Thavisin pour enquêter sur le scandale dans lequel au moins huit policiers, dont un commandant de division, sont soupçonnés d’être impliqués dans une entreprise de jeux d’argent en ligne.
Les fonctionnaires à la retraite sont Chatchai Promlert, ancien secrétaire permanent de l’Intérieur, chef de la commission d’enquête, l’ancien procureur général adjoint Chartpong Jiraphan et le lieutenant-général Winai Thongsong, ancien chef adjoint de la police nationale.
L’ordre émis par le bureau du Premier ministre, indique que le scandale inquiète le public et a sérieusement affecté sa confiance dans le système judiciaire, à un moment où le gouvernement tente de sévir contre les personnalités influentes de type mafieux et les activités illégales, en particulier les jeux en ligne.
Le comité est autorisé à enquêter sur les étranges descentes de police, dont celle au domicile du Grand Flic Surachate, et sur l’implication présumée de la police dans les activités illégales. Il doit rendre compte de ses conclusions au Premier ministre dans les 30 jours avec des résumés tous les dix jours. Le délai de 30 jours peut être prolongé si nécessaire par le Premier ministre. La plupart du temps, ces commissions ne respectent pas les délais et, parfois, enterrent les affaires.
Le comité est habilité à se faire aider par deux secrétaires adjoints. Les trois retraités sont largement reconnus dans les cercles gouvernementaux pour leur honnêteté, leur intégrité et leurs capacités.
Le chef adjoint de la police nationale, Pol Gen Surachate, a déposé une plainte auprès du tribunal pénal mardi, demandant justice pour lui-même et ses subordonnés suite à la perquisition effectuée à son domicile et aux arrestations de ses subordonnés.
Surachate, en difficulté, a accusé la cyber-police d’avoir caché sa présence dans la maison à perquisitionner, ajoutant que si le tribunal avait su qu’il était là et comme il n’était inculpé en rien, le le tribunal n’aurait pas délivré le mandat.
Il demande également justice pour ses subordonnés, contre lesquels des mandats d’arrêt ont été émis, notant que, selon la procédure normale, les convocations devraient être émises d’abord et les mandats d’arrêt devraient être émis seulement s’il y a des raisons de croire que les suspects pourraient s’échapper.
Le général Surachate Hakparn, a déclaré par ailleurs qu’il utilisait des millions de bahts provenant de ses fonds personnels pour financer les opérations de la police. Il a déclaré qu’il dépensait environ 1,5 à 1,7 million chaque mois pour ses subordonnés afin de soutenir leurs opérations.
Il prétend utiliser l’argent de sa femme d’une riche famille du sud. Aisé, il affirme n’avoir pas besoin de la corruption (contrairement à ses collègues de modeste extraction qui doivent payer leurs galons au « pouvoir »). Il a déclaré qu’il avait également utilisé ses fonds personnels dans des affaires très médiatisées, notamment la récupération de serveurs de vidéosurveillance dans l’affaire Kamnan Nok.
Il ajoute 800 000 bahts pour l’hébergement et la nourriture des agents enquêtant sur l’affaire Am Cyanide, et 30 millions de bahts pour louer un bateau-grue de Singapour pour la récupération de l’épave du « Phoenix » à Phuket.
Il a également déclaré que la somme transférée par une suspecte, Minnie, à son proche collaborateur, le colonel Pol Pakpoom Pisamai, qui a conduit à une enquête et finalement à toutes les perquisitions n’était que de 3 millions de bahts. Il a fait valoir que si Pakpoom avait effectivement accepté des pots-de-vin d’un réseau de jeu illégal, la somme aurait été beaucoup plus importante.