Le Premier ministre Srettha Thavisin, le ministre de la Défense Sutin Klungsang et le ministre des Affaires étrangères Parnpree Bahiddha-Nukara ont déjeuné dimanche avec les nouveaux chefs militaires pour discuter des affaires militaires et de sécurité.
La réunion avait pour but d’assurer une coordination harmonieuse entre le gouvernement dirigé par Pheu Thai et les forces armées, alors que le gouvernement prépare une déclaration de politique générale.
Le nouveau chef des forces de défense, le général Songwit Noonpakdi, le nouveau chef de l’armée, le général Charoenchai Hintao, et le nouveau chef de la marine, l’amiral Adung Phan-iam étaient présents au déjeuner. Il s’agit des officiers qui fomenteront le prochain coup d’état s’il devait y en avoir un. Le nouveau commandant de l’armée de l’air, ACM Panpakdee Pattanakul, n’était pas présent car il était à l’étranger.
M. Srettha a dit que le gouvernement était prêt à soutenir les programmes d’acquisition d’armes s’ils étaient jugés nécessaires à la sécurité nationale.
S’exprimant après la réunion, M. Sutin a déclaré que les nouveaux chefs militaires avaient exprimé leur volonté de suivre la politique du gouvernement, notamment le passage proposé de la conscription à l’enrôlement volontaire et la réduction des forces armées. Les militaires n’ont pas confirmé.
Sutin a déclaré que le nombre de conscrits devrait être considérablement réduit l’année prochaine, tandis que la réduction des effectifs de l’armée pourrait être observée dès 2027.
Il a indiqué que la réunion a également abordé les besoins et les préoccupations des forces armées. Selon M. Sutin, le Premier ministre était satisfait des réactions des militaires à la politique gouvernementale.
M. Sutin, qui avait auparavant demandé conseil à un ancien ministre de la Défense, le général Thammarak Isarangkura na Ayudhaya, devait rencontrer lundi un autre ancien ministre de la Défense ACM Sukhumpol Suwanatat. Il n’a rien demandé au ministre sortant, Prayut.
Il est probable qu’il nomme l’ancien secrétaire permanent à la Défense, le général Nipat Thonglek, comme assistant, et l’ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité, le général Natthapon Nakpanich, comme secrétaire, selon des informations.
Natthaphon avait été pressenti comme ministre de la défense mais son implication dans le massacre de chemises rouges (Pheu Thai) en 2010 a agacé les dites chemises rouges.
Le général Phisan Wattanawongkhiri, député Pheu Thai, ancien commandant de la Quatrième armée, pourrait être nommé conseiller.
Le Premier ministre Srettha Thavisin souhaite un changement majeur dans la manière dont les achats d’armes sont effectués, selon une source militaire.
M. Srettha assure que le gouvernement dirigé par Pheu Thai n’avait pas pour objectif de « blesser » les militaires, car il reconnaît leur importance.
« M. Srettha a déclaré que même si une réforme est nécessaire, elle sera progressive », a déclaré la source citant M. Srettha.
En ce qui concerne l’achat d’armes, M. Srettha a promis que le gouvernement continuerait à soutenir cet objectif, mais a déclaré que les plans d’achat devront être soutenus par les avantages économiques potentiels que la Thaïlande tirera en échange.
« Tout projet d’achat d’armes devra être accompagné d’un accord d’importation de produits de Thaïlande », a déclaré la source.
Un projet d’achat de nouvelles armes pour 80 milliards de bahts, par exemple, devra être conclu en même temps qu’un accord avec ce pays pour importer des produits agricoles ou autres d’une valeur totale de 100 à 200 milliards de bahts.
Ainsi, les forces armées devront consulter le ministère du Commerce au sujet de tels accords commerciaux, afin de garantir que le pays bénéficie largement de tout nouveau projet d’achat d’armes. En d’autres termes, c’est la fin de l’opacité des achats par les militaires eux-mêmes.
Le système de troc – compensation a été appliqué par l’administration Thaksin Shinawatra à un projet de l’armée de l’air visant à acheter des avions de combat.
Thaksin voulait à l’époque que l’armée de l’air achète à la Russie des avions de combat qui, en échange, importerait du poulet de Thaïlande ; cependant, l’armée de l’air souhaitait acheter soit des avions à réaction F-16 aux États-Unis, soit des avions à réaction Gripen à la Suède.
En fin de compte, un coup d’État militaire a été organisé et l’armée de l’air a fini par acheter le Gripen, et non les avions russes. On ne sait pas si l’achat d’avion a motivé davantage les militaires à déposer Thaksin.
Par ailleurs, M. Srettha a déclaré qu’il quitterait la Thaïlande le 18 septembre pour la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Il ne lui sera pas possible, en revanche, de participer au 43e sommet de l’ASEAN à Jakarta du 5 au 8 septembre.
