
Salween Press, un média birman, a déclaré sur Facebook le 6 mai que l’ancien Premier ministre et patron de facto de Pheu Thai (parti au pouvoir), Thaksin Shinawatra, s’était entretenu avec des représentants de certains groupes ethniques armés ainsi qu’avec le gouvernement d’unité nationale (NUG), le gouvernement du Myanmar en exil, pour contribuer à mettre fin au conflit armé à l’échelle nationale.
Une lutte armée généralisée contre la junte birmane a commencé après que l’armée a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi en février 2021. La junte a réprimé les manifestations non violentes qui cherchaient à revenir à un régime démocratique. Les combats ont déplacé des millions de personnes et mis à mal l’économie. L’armée n’a pas hésité à tirer sur des civils.
Salween Press a déclaré dans son message que Thaksin avait rencontré des représentants de l’Union nationale Karen (KNU), du Conseil de restauration de l’État Shan (RCSS), du Parti progressiste national Karenni (KNPP), de l’Organisation nationale Kachin (KNO) et du NUG en mars et avril.
Ces pourparlers ont eu lieu à un moment où la junte birmane subit des pertes sur le champ de bataille depuis octobre dernier, l’armée d’Arakan ayant déclaré hier qu’elle avait capturé un commandement militaire et fait prisonniers des centaines de soldats de la junte dans l’ouest de l’État Rakhine.
Thaksin entretient de bonnes relations avec les dirigeants de la junte birmane et possède une bonne vision politique et économique, certains observateurs le considérant comme la personne idéale pour intervenir dans les affaires du Myanmar, a déclaré Salween Press. On ne sait pas si Thaksin s’est entretenu avec des représentant de la junte.
Thaksin estime que les travailleurs étrangers constituent une ressource humaine importante (en fait, vitale) pour l’économie thaïlandaise et envisageait (quand il était aux affaires) de permettre aux réfugiés à la frontière thaïlandaise de travailler légalement dans le pays.
Le Premier ministre Srettha Thavisn a déclaré que c’était le bon moment pour des rencontres et des négociations.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères thaïlandais, Maris Sangiampongsa, a déclaré mardi que les informations selon lesquelles l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra aurait rencontré des représentants des groupes d’opposition du Myanmar ne l’inquiétaient pas outre mesure.
Thaksin a agi en son propre nom lors de ses discussions avec les groupes rebelles birmans, a-t-il déclaré.
«Si les groupes d’opposition du Myanmar décident de demander l’aide de Thaksin, qu’ils le fassent. C’est leur décision », a déclaré Maris, ajoutant que « les pourparlers de Thaksin avec les Birmans n’ont rien à voir avec le gouvernement thaïlandais.
VOA Myanmar a rapporté que Thaksin, en liberté conditionnelle, a tenu des réunions secrètes avec les rebelles du Myanmar ces deux derniers mois dans la province septentrionale de Chiang Mai et à Bangkok.
Maris, un ancien ambassadeur, a remplacé Parnpree Bahiddha-Nukara, qui a démissionné sans donner de raison claire, affirmant seulement qu’il souhaitait « faire respecter ses principes ».
Certains observateurs politiques soulignent que l’une des raisons possibles de la démission de Parnpree pourrait être due à l’ingérence apparente ou avérée de Thaksin dans les affaires étrangères.
D’ailleurs, Le vice-ministre des Affaires étrangères, Sihasak Phuangketkeo, a aussi annoncé sa démission au lendemain des révélations concernant l’interaction de Thaksin. Sihasak a déclaré qu’il avait présenté sa démission parce qu’il avait accepté ce poste pour travailler avec l’ancien ministre Parnpree.
Il a ajouté qu’il souhaitait laisser la possibilité au nouveau ministre des Affaires étrangères de nommer quelqu’un de son choix au sein de son équipe politique. .
Maris, un très proche de… Thaksin, a réitéré que le point de vue de Bangkok reste le rétablissement de la paix au Myanmar, son proche voisin.
« Si nous laissons ces combats se poursuivre, la Thaïlande sera confrontée à des difficultés », a-t-il déclaré, ajoutant que la Thaïlande continuerait à fournir une aide humanitaire au Myanmar dans le cadre de l’ASEAN. Il n’aurait pas parler d’aide humanitaire aux Birmans mais à la Birmanie.
La position timide du gouvernement thaïlandais dans ce conflit et la proximité des armées birmanes et thaïlandaises, adeptes toutes deux des coups d’état, ne favorisent pas une résolution rapide de la crise.
De son côté, Le président du Sénat cambodgien, Hun Sen, a demandé au chef putschiste du Myanmar, Min Aung Hlaing, d’organiser une vidéoconférence entre lui et l’ancienne chef du gouvernement civil du Myanmar, Aung San Suu Kyi. On ne sait pas ce qu’a répondu le chef de la junte.
Hun Sen a fait cette demande lors d’une vidéoconférence le 7 mai entre lui et Min Aung Hlaing. La réunion avait pour but d’échanger sur les développements récents au Myanmar.