La police a récupéré plus de 50 douilles sur les lieux de l’assassinat d’un ancien policier et actuel imam de 54 ans. Des groupes d’insurgés sont soupçonnés d’être à l’origine de cette exécution dans la province de Yala.
Phuad Raseming, imam de la mosquée Muhayirin à Ban Nam Yen, a été pris dans une embuscade et abattu par trois assaillants avec des armes de guerre et un fusil de chasse. L’agression s’est produite devant son domicile, de Lam Mai, alors qu’il revenait de la prière. Sa mort, à sa porte, a provoqué une onde de choc dans la communauté. Selon un voisin : « Les assaillants l’attendaient, et l’ont pris pour cible alors qu’il rentrait chez lui. »
Le lendemain de sa mort, la famille et les proches de Phuad ont célébré ses funérailles selon les rites islamiques au cimetière de Ban Nam Yen, en présence d’un grand nombre de chefs religieux et d’habitants. « Phuad était grandement respecté et aimé par la communauté », a ajouté le voisin.
Au cours de l’enquête menée par Kosit Benjakul, chef de la police de Lam Mai, des unités de déminage et de médecine légale, de nombreux éléments de preuve ont été découverts, comme différents types de douilles : de 11 mm, de 5,56 mm provenant d’un fusil M-16, de fusil de chasse, etc. La police analyse activement les trajectoires balistiques et les résidus de poudre.
Phuad a démissionné des forces de police en septembre 2022 pour succéder à son défunt père au poste d’imam. Un officier des renseignements a mentionné que Phuad avait servi dans les commissariats de Krong Pinang et de Lam Mai, Yala. « Il n’avait aucun conflit personnel connu et était considéré comme un pont entre les représentants de l’État et les insurgés. » L’officier a ajouté que cela aurait pu faire de lui une cible pour ceux qui veulent déstabiliser la zone.
La police pense que l’attaque fait partie d’une stratégie plus large menée par des groupes insurgés visant à provoquer des troubles dans la région. Cependant, elle n’exclut pas les motivations personnelles.
L’absence de justice rendue dans l’affaire Tak Bai qui a vu les élites bangkokiennes tout faire pour sauver les suspects militaires a tendu encore la situation dans le Grand Sud.