Une société chinoise parallèle s’est développée dans le quartier Huai Khwang de Bangkok à mesure que le nombre d’expatriés chinois augmentait, renforçant la réputation de Huai Khwang en tant que deuxième Yaowarat, ou nouveau Chinatown de Bangkok.
La zone s’est temporairement vidée pendant la pandémie. Mais depuis que le gouvernement chinois a annoncé qu’il rouvrirait ses frontières en janvier, les investisseurs sont retournés à Huai Khwang.
La zone se développe autour de la station de MRT Huai Khwang, située à quelques mètres de Pracharat Bamphen Road, une plaque tournante pour les Chinois. Les deux côtés de la rue de 700 mètres, partant du carrefour très fréquenté de Huai Khwang, regorgent d’enseignes de magasins en chinois : restaurants, salons de massage, bureaux de change et boutiques. Le quartier attire des Chinois nouvellement arrivés, des locaux et des expatriés chinois.
C’est un signe que les Chinois s’installent en Thaïlande, mais est-ce bon signe?
Alors qu’ils observent la foule de Chinois, les Bangkokiens réfléchissent au changement rapide qui affecte inévitablement leur vie, tandis que les Chinois voient la zone comme offrant de grandes opportunités pour gagner leur vie.
Selon les Thaïlandais, les loyers qui coûtaient 10 000 bahts par mois passent à 40 000-50 000 bahts par mois aujourd’hui.
En conséquence, de nombreux entrepreneurs thaïlandais ont été contraints de partir vers des endroits moins chers.
Les années de ralentissement économique couplées à la pandémie de Covid-19 ont conduit de nombreux habitants à louer leurs bâtiments aux Chinois pour gagner un revenu.
Ces Chinois ont entre 25 et 40 ans. Ils sont très instruits et viennent étudier à Bangkok ou enseigner le chinois. Certains ont trouvé le moyen de faire des affaires et de s’installer en Thaïlande.
L’arrivée des Chinois a profité à de nombreuses entreprises thaïlandaises. Une propriétaire d’un salon de massage thaïlandais a déclaré que plus de la moitié de ses clients étaient chinois. La présence d’entreprises chinoises dans la région contribue également à attirer les touristes chinois.
Les touristes chinois achètent des médicaments thaïlandais tels que du baume, des herbes et des produits de beauté en grande quantité pour revendre en Chine.
De nombreux Chinois cherchent des locaux commerciaux et ne se soucient pas du prix.
La cohabitation n’est pas aisée. Qui n’a jamais pris le métro avec une famille de Chinois hurlant ne peut pas comprendre. Le bruit, le tabagisme, le sans-gène, les bagarres posent problème.
Bien sûr, des Chinois travaillent illégalement mais bizarrement certains magasins chinois ferment juste avant l’arrivée des fonctionnaires thaïlandais chargés de les contrôler. Des magasins chinois qui, selon les Thaïlandais, cassent les prix.
La gentillesse dont font preuve les Thaïlandais envers leurs hôtes et les politiques gouvernementales incitent de nombreux Chinois à investir.
Le gouvernement devrait introduire davantage de réglementations pour contrôler les entreprises chinoises selon les habitants du quartier. Prayut a toujours fait allégeance à la Chine.
Cependant, Les commerçants chinois affirment respecter les lois locales et embauchent moult Thaïlandais ou Birmans sinophones.
Le gouverneur de Bangkok, Chadchart Sittipunt, a ordonné au chef du district de Huai Khwang d’appliquer strictement les réglementations aux entreprises financées par la Chine dans le district.
Les internautes chinois vivant à Huai Khwang, affirment qu’on peut y vivre comme en Chine et sans parler un mot de thaï. Les internautes thaïlandais ont appelé le quartier « Monthon Tai Guo (province de Thaïlande en Chine ou de Chine en Thailande) ». Certains craignent que la région ne soit convertie en « petite Chine thaïlandaise »
M. Chadchart a déclaré que l’émergence de ces entreprises peut contribuer à stimuler l’économie. Mais il veut également s’assurer que les entreprises financées par la Chine respectent les lois, ajoutant que certaines avaient été fermées pour avoir enfreint la loi sur les aliments importés.
Selon un agent immobilier du Sichuan, Huai Khwang a attiré des investisseurs Chinois parce que c’est proche de l’ambassade de Chine, de l’ambassade de Corée et de plusieurs entreprises de classe mondiale.
Cet endroit est comme un deuxième Chinatown, et y vivre dans la communauté chinoise est pratique avec une station MRT à la porte. Mais notons que Yaowarat est un quartier de Thaïlandais d’origine chinoise et non de Chinois arrivant de Chine au 21e siècle. Deux quartiers, deux ambiances. L’une traditionnelle, l’autre en ébullition. Huay Kwang est donc la vraie ville chinoise de Thailande.
