Bangkok fait un pas important dans la direction du développement durable grâce au gouverneur Chadchart Sittipunt. Au-delà de l’initiative Green Bangkok 2030, le gouverneur imagine un programme environnemental ambitieux.
Chadchart souhaite que chaque citoyens habite à moins de 15 mn à pied d’un espace vert digne de ce nom. Il faut donc créer 130 nouveaux parcs et planter deux millions d’arbres au lieu d’un d’ici 2026.
La Thaïlande est confrontée à d’importants problèmes environnementaux, et les zones urbaines, donc Bangkok mais pas uniquement, sont aux prises avec une grave pollution atmosphérique due au trafic routier et aux émissions industrielles. Le système de gestion des déchets du pays est ridicule.
Avec une population de 10 millions d’habitants et un espace vert par habitant limité, Bangkok est souvent considérée comme invivable. L’amélioration des espaces verts est cruciale pour rendre la ville plus agréable, notamment pour attirer les expatriés et rivaliser avec les villes comme Singapour.
Les 130 « parcs de poche » dans des zones mal desservies permettraient un accès équitable aux espaces verts pour tous les résidents. Les parcs représentent un investissement modeste avec de gros gains, a mentionné Pornphrom Vikitsreth, conseiller à la municipalité.
Le concept de « la ville à 15 minutes » garantirait que les citoyens pourraient, à pied, rejoindre des infrastructures nécessaires à la vie en communauté : écoles, centres commerciaux, restaurants et donc espaces verts. Actuellement, le piéton (donc le pauvre) est l’ennemi public numéro un et tout est fait pour les automobilistes. La qualité de la vie, un concept totalement ignoré dans la capitale, dont rêve Chadchart permettrait à chacun de redécouvrir qu’une petite marche mène à tout ce dont il a besoin, sans même avoir recours au moto-taxi.
Au lieu de développer un ou deux grands parcs par an, la ville se concentre désormais sur des parcs de poche plus petits pour garantir un accès plus facile. Un cahier des charges a été établi.
1- identifier les zones où les habitants « étouffent »
2- trouver un site et y installer des chaises pour que les résidents expriment leurs besoins.
3- créer le parc en fonction de ces besoins (terrains de jeux, sentiers, appareils de gym, bancs, etc.)
4- trouver moyen que les utilisateurs s’y sentent chez eux et contribuent à l’entretien.
En effet, si les gens transforment l’endroit en dépotoir, l’expérience aura échoué. Des initiatives citoyennes similaires dans des pays asiatiques où la population bénéficie d’un système éducatif de qualité (Japon, Taïwan, Singapour) montrent que chacun se sent concerné et respecte les endroits qui concourent à leur qualité de vie.
Des sites comme les écoles, après les heures de cours, ou les espaces interlopes sous les autoroutes sont envisagés. « Les arbres et les espaces verts sont essentiels à la santé physique et mentale , car ils améliorent la qualité de l’air, contribuent à la gestion du carbone, fournissent de l’ombre et rendent les villes plus vivables. » rappelle Pornphrom.
Rappelons à la municipalité que la Thaïlande, pays bouddhiste, bénéficie d’alliés de qualités : les moines. Bangkok compte 400 temples et les abbés ne sont pas différents des laïcs. Si certains bétonnent allègrement la surface, souvent généreuse, de leur temple d’autres la transforment en parc où tout un chacun peut bénéficier de verdure.