Le bilan des morts parmi les Thaïlandais dans la guerre entre Israël et le Hamas est passé de 12 à 18, selon le vice-ministre des Affaires étrangères Jakkapong Sangmanee.
Jusqu’à présent, plus de 3 000 Thaïlandais se sont inscrits pour être évacués. Le premier groupe de 15 Thaïlandais devrait revenir via un vol commercial le 12 octobre. Les autorités israéliennes n’ont pas encore approuvé une opération de pont aérien.
Les milliers de travailleurs thaïlandais en Israël ont des décisions difficiles à prendre
Nupha Phansa-at, 63 ans, est toujours sous le choc après avoir appris que son fils, Somkhwan, parti travailler dans une plantation de bananes en Israël, était probablement l’un des ouvriers tués samedi.
Sa fille, la sœur aînée de Somkhwan, a appelé Mme Nupha dimanche à 4 heures du matin pour l’informer qu’elle avait vu des photos des corps des victimes sur les réseaux sociaux, et que l’une d’entre elles ressemblait à Somkhwan.
Et dès qu’on a montré la photo à Mme Nupha, elle a reconnu la chemise et le pantalon de son fils et a su que le pire était arrivé.
Nupha est très bien entourée par proches et voisins.
« Mon fils, qui m’appelait depuis Israël, m’a récemment fait part de la situation inhabituelle. Je lui ai alors dit de rentrer à la maison », a-t-elle déclaré. « Je ne voulais pas de son argent mais qu’il rentre à la maison sain et sauf. »
Son fils envisageait de discuter d’un retour chez lui avec son employeur israélien. Il n’a pas eu le temps de le faire.
Somkhwan, un ancien soldat, a quitté la Thaïlande le 9 novembre de l’année dernière pour un contrat de travail de cinq ans en Israël après s’être marié et avoir déménagé à Nakhon Phanom.
Il a emprunté 120 000 bahts pour payer son voyage en Israël, où il gagnait 80 000 bahts par mois, a expliqué sa mère.
Suphachai Waengkham, du Bureau de l’emploi de Kalasin, a déclaré que 121 des 230 travailleurs de la province partis en Israël vivaient et travaillaient dans le sud du pays, près du lieu où les violences ont eu lieu.
A Chaiyaphum, Sombat Traisak, gouverneur adjoint de la province, a révélé lundi que 772 travailleurs de cette province sont allés travailler légalement en Israël tandis que les autorités cherchent à identifier les migrants thaïlandais illégaux mais tout aussi à risque.
Dans le district de Phu Khieo à Chaiyaphum, Sairung Miwut a eu la chance de reprendre contact avec son mari, Worachet.
Lors d’un appel vidéo avec Worachet, qui travaille comme webmaster, Mme Sairung a exprimé son souhait qu’il rentre immédiatement chez lui. L’homme n’est pas d’accord.
« Laissez-moi rester ici encore un peu. Beaucoup d’autres feront probablement la même chose, car nous avons tous besoin de plus d’argent à envoyer chez nous. Je ne peux pas vraiment dire quand je quitterai Israël. » explique M. Worachet.
Dans un village du district de Phon Sawan à Nakhon Phanom, Sa Tonsoki, 58 ans, mère de Phatthayut Tonsoki, 40 ans, n’a toujours pas pu joindre son fils depuis le début des attaques.
Natthawut Nakmao, un travailleur thaïlandais de 30 ans en Israël et originaire de Nakhon Ratchasima, a déclaré de son côté qu’il était en sécurité et qu’il travaillait toujours car il vivait dans une zone éloignée des violences. Cependant, il s’est dit très préoccupé par la sécurité d’un ami qui travaillait dans la zone de guerre.
M. Natthawut a déclaré qu’il n’avait pas pu contacter son ami Phongsathon depuis le début de l’attaque.
Malheureusement, un homme identifié comme Phongsathon fait partie des 11 Thaïlandais pris en otage lors des attaques de samedi, a déclaré Atsuek Chanahan, gouverneur par intérim de Nakhon Ratchasima.
Une vérification du registre des travailleurs thaïlandais en Israël a montré qu’il n’y a qu’un seul Phongsathon originaire de Nakhon Ratchasima, a-t-il déclaré.
Désormais, la famille de ce Phongsathon croise les doigts et espère anxieusement que leur fils n’est pas le même Phongsathon retenu en otage.
Au total, 2 163 travailleurs de Nakhon Ratchasima travaillent en Israël, a déclaré M. Atsuek.
Une Thaïlandaise du district de That Phanom, dans la province de Nakhon Phanom, dans le nord-est du pays, a déclaré aux médias thaïlandais que son mari, Somkuan, qui travaillait dans une plantation de bananes à Gaza, avait été abattu par des militants du Hamas.
Rungthiva a appris de l’ami de son mari, qui travaille également dans le kibboutz, que les travailleurs thaïlandais, dont lui-même, mangeaient ensemble dans leur abri lorsque des militants du Hamas sont entrés par effraction et ont commencé à tirer.
L’ami a affirmé que Somkuan avait été traîné hors de l’abri alors qu’il criait à l’aide et que, peu de temps après, il y avait eu des coups de feu. Le reste des ouvriers s’est enfui dans le bunker et, après le départ des terroristes, ils ont trouvé le corps de Somkuan gisant sur le sol, dans une mare de sang.
Rungthiva a déclaré que sa famille est pauvre et lourdement endettée à la suite de la pandémie de COVID-19. Son mari a décidé de partir en Israël pour travailler dans une plantation de bananes, ajoutant qu’il appelait tous les jours.
Elle a déclaré qu’elle avait été contactée par un responsable du ministère du travail, qui l’a informée de l’indemnisation qu’elle recevrait pour le décès de son mari. Elle a ajouté qu’elle attendait des nouvelles des autorités quant à la date à laquelle le corps de son mari serait ramené à la maison.
L’oncle de la victime, Sitthichai Promnoi, 64 ans, a déclaré que Somkuan était un homme qui travaillait dur et que la famille était pauvre, ajoutant que celle-ci avait contracté un emprunt pour l’envoyer travailler en Israël.
Il a également déclaré qu’il y avait plusieurs autres hommes dans le même village qui se sont rendus en Israël pour travailler et envoyer de l’argent chez eux.
Sitthichai a également déclaré que si les travailleurs thaïlandais doivent être évacués vers la Thaïlande pour leur sécurité, ils auront un gros problème : comment rembourser leurs dettes ? car travailler en Israël coûte cher. On notera que c’est la même problématique pour les migrants en Thailande, Hamas en moins
